Quatorze candidats

Je ne nommerai personne, vous les reconnaîtrez tous. Il y en a qui sont candidats à la présidence pour régler un compte ; ou pour se rendre intéressants ; ou qui se croient désignés par Dieu pour diriger la France ; ou qui, ayant trempé jusqu’aux os dans l’exercice du pouvoir, se retournent aujourd’hui contre celui qui les avait désignés et affirment qu’ils vont faire mieux que lui ; ou qui vont à la campagne électorale comme d’autres à la guillotine, avec tambours et trompettes, mais certains de mourir ; ou qui défendent parfois une idée, mais plus souvent une marotte : la chasse, la pêche, les bistrots de quartiers, les chats et les musaraignes, le chocolat, pourquoi pas ? Des candidats, en veux-tu en voilà. On a beau leur démontrer qu’ils ne vont nulle part, sinon dans le désert de l’oubli, ils tiennent à ce délicieux moment pendant lequel, ayant brigué la magistrature suprême, ils auront pu se croire, un instant, presque président. Ce sera donc dans leur CV : ancien candidat à la présidence. Je dirais qu’ils sont fous s’il n’y avait encore trop de fous pour leur accorder leurs suffrages.