Le Quotidien du pharmacien. – Face à une demande d'antalgique, quel type de questions doit-on poser ?
Béatrice Clairaz. – Avant d'établir un conseil, il faut savoir à qui est destiné l'antalgique et questionner la personne pour connaître son profil patient : présence d'allergie, problèmes de santé, traitements en cours… Il faut également bien définir la douleur qu'elle ressent : localisation, intensité, fréquence, début des symptômes ? On peut ainsi chercher les facteurs déclenchants et déterminer l'existence de signes associés à la douleur comme la fièvre, l'envie d'uriner (…). Cela permettra d'exclure les motifs d'orientation vers le médecin. À la fin de l'échange, il faut toujours rappeler les règles de bon usage du médicament : la dose à administrer, la fréquence de prise et la dose à ne pas dépasser.
Quelles sont les situations où la délivrance d'un antalgique est contre-indiquée ?
Le paracétamol ne doit pas être délivré en cas d'allergie ou de maladies graves du foie. L'aspirine et les AINS sont contre-indiqués en cas d'allergie, de grossesse ou d'allaitement, de prise d'anticoagulants, d'ulcère d'estomac et de maladie rénale.
Peut-on rappeler les règles de bon usage du paracétamol et de l'ibuprofène ?
Pour le paracétamol, commencer par la dose efficace la plus faible (500 mg) sans dépasser 1 g par prise et 3 g par jour tous traitements confondus (sous peine d'endommager le foie de manière irréversible), attendre 4 heures à 6 heures minimum avant une nouvelle prise, ne pas consommer d'alcool pendant le traitement.
Pour l'ibuprofène, la dose efficace la plus faible est 200 mg sans dépasser 400 mg par prise et 1 200 mg par jour (tous traitements confondus), espacer les prises d'au moins 6 heures, arrêter le traitement en cas de troubles digestifs ou d'éruption cutanée. Veiller aux signes comme la toux, les douleurs pulmonaires, dentaires, au niveau des oreilles ou des sinus car l'ibuprofène peut masquer les risques d'infection.