Alors que, dans son discours de politique générale, le Premier ministre n’a pas du tout évoqué le sujet de la santé, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 prévoit, lui, de nombreuses mesures d’économie, dont 7,1 milliards d’euros dans le champ de la santé. Un volet concerne les franchises médicales.
Dans son discours de politique générale présenté ce mardi à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est engagé à suspendre la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle, veut s’occuper de la crise en Nouvelle Calédonie, a parlé sécurité, fraudes sociale et fiscale (un projet de loi a été déposé ce 14 octobre), taxation des plus riches. Mais il n’a pas dit un mot sur la santé.
Pour autant, dans son projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, présenté ce 14 octobre, le gouvernement Lecornu entend réduire le déficit à 17,5 milliards d’euros. Pour cela, il prévoit 7,1 milliards d’euros d’économie dans le secteur de la santé (contre 5,5 milliards d’euros d’économie dans le projet de François Bayrou). Son projet reprend des propositions du gouvernement Bayrou.
C’est ici que revient la mesure sur les franchises médicales, déjà proposée par le gouvernement Bayrou. D’après le texte du PLFSS présenté ce 14 octobre, le gouvernement Lecornu entend doubler le montant des franchises médicales et des participations forfaitaires. La franchise sur les boites de médicaments et les actes paramédicaux s’élèvera à 2 euros. Et ce n'est pas tout : une franchise de 0,50 euro sera créée sur les dispositifs médicaux, jusqu'ici exemptés. La franchise sur les transports sanitaires s’élèvera à 8 euros. La participation forfaitaire sur les actes médicaux s’élèvera à 4 euros. Une franchise de 1 euro sera appliquée aux consultations dentaires, elles aussi exemptées jusqu'ici. Les plafonds annuels doubleraient aussi, passant chacun de 50 à 100 euros par patient. La mesure s’appliquerait par décret et il est prévu qu'elle entre en vigueur le 1er janvier 2027. Économies réalisées : 2,3 milliards d’euros. L'idée d'un paiement direct chez les professionnels de santé n'est pas oublié...
Toujours pour « responsabiliser chacune et chacun dans sa consommation de soins », les exonérations de ticket modérateur sur les médicaments à faible service médical rendu dont bénéficiaient jusqu’à présent les patients en ALD seront supprimées (0,1 milliard d'euros d'économie).
« En parallèle, un effort sera demandé aux acteurs industriels, au travers notamment des baisses de prix d’un montant total de 1,4 milliard d'euros sur les médicaments, dont 0,2 milliard d'euros sur les médicaments génériques, et de 0,2 milliard d'euros sur les dispositifs médicaux », est-il noté dans le texte de présentation du PLFSS.
Le texte dans son ensemble sera discuté au Parlement, et ne sera pas soumis au 49.3, a promis Sébastien Lecornu. Il veut des discussions. Il l’a suffisamment martelé aux députés lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale : « Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez. »
Article mis à jour le 15/10/2025
Vaccination à l’officine
Campagne grippe : déjà plus de 2 millions de vaccinations à l’officine
Campagne de prévention
Mois sans tabac : déjà près de 100 000 candidats au sevrage tabagique
Consommation de médicaments
Médicaments non utilisés : un point sur l’ampleur du gaspillage
Cybersécurité
DASTRI alerte les pharmaciens sur un mail frauduleux à ne surtout pas ouvrir