Au premier semestre, le chiffre d’affaires du réseau officinal progresse + 3,7 % par rapport au premier semestre 2024. Une dynamique portée par les médicaments et les nouvelles missions, analyse l’assurance-maladie à l’origine de ces chiffres diffusés à l’occasion de l’observatoire de l’économie de l’officine de ce 5 novembre. La rémunération officinale – hors missions Covid — progresse, quant à elle, de 1,8 %. Ce sont donc 66 millions d’euros supplémentaires engrangés par le réseau.
En deçà des projections ?
Toutefois, la rémunération constituée de la marge réglementée et des honoraires ne progresse que de 1,2 %. La marge dégressive lissée (MDL) évolue certes de 4,2 % (soit 34 millions d’euros), portée par les médicaments chers. Mais, sans surprise, les honoraires à la boîte continuent de décroître (-1,5 %). Une érosion est également observée dans les honoraires pour médicaments spécifiques qui, dans un contexte de réduction des délivrances d’antibiotiques en début d’année, sont en retrait de 2,2 % (soit 10,3 millions d’euros). Ces reculs ne peuvent être que modérément compensés par les honoraires de dispensation (+ 18 %) et les honoraires liés à l’âge (+ 1,4 %). Les autres éléments de rémunération (hors Covid) enregistrent quant à eux une hausse de 4,5 %, soit 31 millions d’euros, par rapport au premier semestre. Soit en détail, « 12,5 millions d’euros supplémentaires pour le rappel vaccinal, 6,5 millions d’euros de rémunération exceptionnelle et 3,4 millions d’euros pour le TROD cystite ainsi que 3,1 millions d’euros au titre de la majoration des ordonnances hors heures ouvrables », liste l’assurance-maladie, précisant que cette rémunération supplémentaire est en lien avec la montée en charge des nouvelles missions et les revalorisations actées dans l’avenant I à la convention.
À propos de l’avenant 1 qu’il n’a pas signé, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ne manque pas de livrer son analyse : « non seulement nous sommes en deçà d’au moins 50 millions de l’objectif de rémunération fixé par les projections de l’avenant mais ces données n’incluent pas, bien entendu, les revalorisations du point officinal et de la grille des salaires qui devraient coûter 160 millions d’euros au réseau. »
Missions : les TROD cystite et angine parmi les favorites
Avec 81 % des officines engagées dans le TROD angine et 77 % autres dans le TROD cystite, ces nouvelles missions comptent parmi les meilleurs scores détenus dans le bilan du premier semestre 2025 effectué pour l’Observatoire de l’économie de l’officine communiqué le 5 novembre. Si le taux reste stable par rapport à l’année 2024 pour le TROD angine, le TROD cystite semble mieux ancré dans les pratiques et gagne 9 points par rapport à l’année dernière. Ces deux missions ne sont devancées que par la vaccination antigrippale -pratiquée par 92 % du réseau et par le rappel vaccinal (93 %). La remise des kits de dépistage du cancer colorectal est, quant à elle, assurée par 94 % des officines. Le tableau de ces performances est cependant terni par l’implication des pharmaciens dans les autres missions. Lanterne rouge, les entretiens AVK, AOD et asthme dans lesquels seules 13 % des pharmacies se sont investies au cours des six premiers mois de l’année. Les entretiens chimio orale stagnent sur le même taux. Les bilans partagés de médication ne sont plus pratiqués que par 11 % des officines quand ils l’étaient encore par 19 % en 2024. Autre signal : l’entretien femme enceinte qui loin de décoller régresse, proposé seulement par 30 % des officines contre 43 % en 2024. Une lueur d’espoir cependant, les rendez-vous prévention s’installent peu à peu et gagnant 3 points, ils sont pratiqués par 14 % du réseau tandis que les rendez-vous antalgiques de palier II sont proposés par 18 % des officines.
Ces données diffusées par l’assurance-maladie revêtent une importance toute particulière à l’heure où le modèle économique de l’officine est questionné par les instances de la profession. En effet, aux côtés des ROSP, des astreintes et de majoration pour ordonnances en dehors des heures ouvrables, ces missions constituent un pilier de la rémunération officinale.
M. B.
Publicité et cosmétiques
L’influenceuse Maeva Ghennam ne finira pas sa tournée des officines
A la Une
Ordonnance numérique version 3 : les éditeurs de LGO sont en retard
Déchets de soins à risque infectieux
Collecte des e-DASRI : avez-vous pensé à déclarer vos cartons ?
CAVP
Retraite des pharmaciens : les pensions augmentent, les cotisations aussi