Questions sur ordonnance

Mademoiselle Virginie A., 39 ans

Publié le 09/11/2009
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Le contexte

Mademoiselle A., souffre d’une sclérose en plaque dont les récurrences deviennent plus fréquentes. Elle en a vécu trois en 2009 et deux l’an passé. Cependant, elle reste encore suffisamment autonome pour venir chercher le traitement prescrit par le neurologue hospitalier.

Copaxone seringue une injection en SC chaque matin

Liorésal 2 cp matin, midi, soir

Séroplex 1 comprimé le matin

Traitement pour deux mois

Quels principes actifs ?

- Le glatiramère, principe actif de la Copaxone, est un polypeptide immunomodulateur dont l’action induit l’augmentation de la production de cytokines anti-inflammatoires. Ce médicament réduit la fréquence des accès aigus de la maladie sans toutefois empêcher la progression du handicap. Votre patiente a été formée en milieu hospitalier à l’auto-injection du médicament présenté sous la forme de seringues préremplies de petit volume (1 ml). Les symptômes suivant l’administration du médicament (bouffées vasomotrices, dyspnée, légers troubles du rythme cardiaque) demeurent bénins et transitoires, le traitement par la Copaxone bénéficiant par ailleurs d’une tolérance satisfaisante.

- Le baclofène (Liorésal), myorelaxant voisin de l’acide γ-aminobutyrique (GABA), ralentit la transmission des réflexes mono- comme polysynaptiques par stimulation des récepteurs GABA B de la moelle épinière. Il limite l’incidence des contractures spastiques accompagnant les phases processuelles de la maladie.

- Le Séroplex a pour principe actif l’escitalopram, un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS) indiqué en raison d’un trouble de l’humeur à type de dépression qui altère encore plus la qualité de vie de la patiente.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Il n’y a pas d’interactions entre le Liorésal et le Séroplex. Cependant, il faut rester prudent à l’égard de ce type de prescription ! L’association à un antidépresseur tricyclique risquerait en revanche de potentialiser l’hypotonie musculaire.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Votre conseil ?

Mademoiselle A. connaissant les effets indésirables induits par l’administration de Copaxone, vous insistez sur la nécessité de changer le site de l’injection sous-cutanée à chacune des administrations quotidiennes pour limiter le risque d’irritation, de prurit, d’œdème, d’inflammation et de douleur locaux.

Vous rappelez les mesures d’hygiène à prendre pour toute auto-injection. Votre cliente partant bientôt en vacances une semaine, vous lui confirmez que la Copaxone, devant être normalement conservée à une température comprise entre 2 °C et 8 °C, peut, si besoin, être conservé entre 15 °C et 25 °C pendant un mois, avant d’être remise au réfrigérateur (si, n’ayant pas été utilisée, elle a été conservée dans son conditionnement primaire d’origine).

Votre cliente ressent peu les effets sédatifs du Liorésal. Ce type de médicament, associé à un psychotrope quelconque (opiacé, anxiolytique, etc.), peut majorer la dépression centrale : la prudence s’impose au volant !


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2701