Humeur

Fake news

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Publié le 05/04/2018
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Je sais pourquoi le poisson d’avril tombe en désuétude : parce qu’on nous en fait déjà des dizaines par jour et toute l’année. L’imagination des auteurs de bobards reste largement en dessous de ce qu’ont inventé les potentats de ce monde qui se maintiennent au pouvoir en nous racontant de très bonnes blagues. MM. Trump, Poutine, Al Assad, Erdogan, Al Sissi,  Xi, Kim, Duterte et tant d’autres sont passés maîtres dans une désinformation dont le poisson d’avril ne serait qu’une pâle copie. Comment voulez-vous surprendre le public si vous annoncez une guerre entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, par exemple ? Ce serait presque banal. Ou une guerre commerciale entre les Etats-Unis et le reste du monde ? C’est fait. Qu’est-ce que pourriez trouver de mieux qu’une grève de trois mois à la SNCF ? Qu’une hausse des impôts, directs ou indirects ? Qu’un carnage commis par des terroristes ? Que l’extermination des Kurdes par la Turquie, les massacres de la Ghouta, l’assassinat d'une vieilles dame juive rescapée de la rafle du Vel’ d’Hiv’ ? L’atroce absurdité du monde est une réalité que l’ingéniosité du poisson d’avril ne pourra jamais rattraper. C’est Donald Trump qui a raison : si vous croyez à un monde meilleur, là, à n’en pas douter, vous êtes jusqu’au cou dans les fake news.


Richard Liscia

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3425