Histoires de plantes

Épilobe : derrière les plumes, l'effet

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Publié le 18/06/2021
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Epilobium angustifolium

Epilobium angustifolium
Crédit photo : Jean-Claude Hayon

L’épilobe à feuille étroite (Epilobium angustifolium) espèce pionnière affectionnant les clairières jusqu’à 2 500 m d’altitude et l’épilobe à petite fleur (E. parviflorum) sont de grandes plantes herbacées européennes et nord-américaines.

La tige de l’épilobe porte des feuilles alternes lancéolées et des fleurs en épi, grandes et violacées chez l’épilobe à feuille étroite, plus discrètes et rose chez l’épilobe à petite fleur. Les capsules libèrent des graines à aigrette plumeuse.

Les Amérindiens y avaient recours pour soigner les infections cutanées et les saignements du rectum. Depuis le XIXe siècle, elle est recommandée en Amérique dans les diarrhées et les infections intestinales. En Russie, on l’emploie dans les ulcères de l’estomac et les gastrites et en Europe depuis le XVIe siècle, contre les blessures et les saignements. C’est depuis le début du XXe siècle qu’elle est réputée dans les Vosges pour traiter les troubles de la prostate et largement conseillée en Allemagne dans cette indication.

Ellagitanins, flavonoïdes et beta-sitostérol

Les parties aériennes renferment des ellagitanins (oenothéine B et A, épilobamide A), des flavonoïdes (kaempférol, dérivés du kaempférol, quercétine) et du beta-sitostérol.

Des travaux de pharmacologie montrent l’intérêt de l’épilobe pour soulager les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate : les extraits en réduisent la croissance des cellules. Les oenothéines A et B inhibent la 5 alpha-réductase et l’aromatase, des enzymes impliquées dans l’hypertrophie.

De plus, les extraits sont anti-inflammatoires, en s’opposant à l’œdème de la patte de rat induit par la carragénine, et antalgiques non opiacés.

Elle a montré également des effets antidiarrhéiques dans quatre essais chez la souris et une activité antibactérienne vis-à-vis de bactéries gram + et de gram -.

 

 

Fleurentin J. (2018) Du bon usage des plantes qui soignent, Éditions Ouest France, 380 p.
www.ethnopharmacologia.org

Jacques Fleurentin
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Source : Le Quotidien du Pharmacien