C’est une initiative singulière que celle engagée par le patron de la police nationale dans l’Hérault, Yannick Blouin. En poste depuis quelques mois, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) a invité le Syndicat des pharmaciens de l’Hérault à évoquer les problèmes d’insécurité dont sont victimes les officines du département.
« Nous apprécions cette démarche qui est une première chez nous. Une trentaine de cambriolages, vols, agressions et autres délits ont été signalés entre la fin 2019 et aujourd’hui à Montpellier. Ces méfaits ont alerté la police nationale qui a souhaité nous écouter et nous proposer des solutions », explique Frédéric Abecassis, le président du syndicat des pharmaciens de l’Hérault et de la Fédération méditerranéenne des syndicats pharmaceutiques.
Ainsi, à l’issue de cette réunion, le directeur de la police nationale dans le département a donné deux lignes téléphoniques directes au syndicat. Elles permettront aux pharmaciens victimes de délits d’obtenir une écoute particulière auprès de policiers spécialisés. « Avant de donner ces numéros, il faut que nous en définition le bon usage afin de ne pas déranger inutilement la police, sachant que le 17 reste la ligne d’urgence privilégiée », détaille le responsable syndical.
La sécurité, enjeu des municipales
Par ailleurs, lors de cette rencontre, le DDSP a encouragé les pharmaciens à évoquer le sujet de leur sécurité avec les candidats aux municipales pour qu’une bonne coordination entre police nationale et municipale soit engagée sur l’attention à porter aux officines.
Rien qu’à Montpellier, certaines pharmacies du centre ont été cambriolées de nuit jusqu’à trois fois. « La plupart du temps, les auteurs de ces cambriolages ont été identifiés. Il s’agit de mineurs non-accompagnés logés dans des hôtels du centre-ville par le conseil départemental. Ils sont principalement en recherche d’espèces. La plupart du temps, les opiacés n’ont pas été volés, quand bien même l'armoire a été ouverte. En revanche, Yannick Blouin nous a expliqué que du Rivotril avait été retrouvé sur plusieurs auteurs présumés, ce que l’on ne s’explique pas », détaille Frédéric Abecassis.
Dans l'Hérault, quatre villes (Montpellier, Béziers, Sète et Agde) se trouvent en zone dite « police », tandis que le reste du département est protégé par la gendarmerie. Dans cette perspective, le patron de la police héraultaise a promis de mettre en relation les pharmaciens avec le général Lettermann, en charge des forces de gendarmerie. « Nous allons faire dans les prochaines semaines une réunion d’information auprès de l’ensemble des personnels d’officines, en compagnie des policiers et gendarmes », promet Frédéric Abecassis qui, de son côté, a demandé à la police d’intensifier sa présence de nuit aux abords des pharmacies de garde.
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