NORD DE l'Écosse, en 1309. Le jeune Lord Asthmus est de retour au pays. Il n'a qu'une envie : se remettre à jouer de la cornemuse. Mais l'usage de l'instrument menace de faire surgir un monstre au long cou (semblable à celui du Loch Ness, en moins effrayant) et de raviver une malédiction, un sifflement étrange. Car le Lord est atteint d'asthme. Cette maladie est au cœur d'une série de 5 albums de bandes dessinées, dont le second tome, « Le Monstre et la Cornemuse », vient d'être présenté au festival de BD d'Angoulême. Son auteur, Jérôme Cloup a 39 ans. Il est diplômé en pharmacie. Sur le stand, son parcours atypique intrigue les lecteurs. Mais il les rassure aussi, car on se dit que le dessinateur doit bien savoir de quoi il parle. « Mon approche est ludique. C'est déjà assez compliqué comme ça d'essayer de comprendre une maladie. Qu’ils soient enfants de 8 à 12 ans ou jeunes adultes, les lecteurs ne doivent pas avoir l'impression qu'on leur parle comme un médecin ou un pharmacien », explique Jérôme Cloup. Alors, contrairement à d'autres BD où la pathologie est prétexte à une histoire, il écrit les siennes comme une enquête. « Au fur et à mesure, le lecteur découvre des indices, qui vont le mener au facteur déclenchant de l'asthme du Lord. Dans mes albums, la maladie est un élément qui déclenche toute une cascade d'aventures », précise le dessinateur.
Une résonance médicale.
Les prochains opus sont encore dans les cartons, mais déjà écrits. Après « Le Complot de Sir Angus » et « L'Expédition en Montgolfière », qui vont porter sur les phénomènes inflammatoires, le dernier tome, « L'Épreuve de l'Île », abordera de façon plus spécifique les facteurs déclenchants et les médicaments de l'asthme. Le scénario de la série est validé, au plan médical, par le Dr Catherine Llerena, pédiatre pneumologue au CHU de Grenoble. Il est né au début des années 2000, alors que ce fils de médecins choisit de s'orienter vers la BD, en plein internat en biologie. À la fac de Chatenay-Malabry, il y avait certains signes avant-coureurs. « J’étais très impliqué dans l'association sportive. Je dessinais les affiches des compétitions et des soirées étudiantes », sourit l'ancien potache féru de rugby. Puis le dessin prend le dessus. « Mais je ne voulais pas faire table rase de dix années de passé pharmaceutique », confie t-il. Ses réalisations auront donc une résonance médicale. La toute première porte sur la nutrition entérale, menée avec une équipe soignante de l'hôpital Necker. Jérôme travaille aussi pour des industriels et avec l'éditrice Katrine Noé. Il se souvient de la gageure d'une brochure sur le VIH, destinée à des patients ne parlant pas un mot de français. Mettre en bulles son nouvel album lui a pris l'année 2008. Première étape : répartir d'un trait grossier l'histoire et les personnages au sein des pages. « C'est une maquette qui est ensuite corrigée et mise au propre. Vient ensuite la phase d'encrage. Puis il faut scanner les planches et y mettre de la couleur », explique le jeune homme. Une activité pas encore rentable qui lui accorde peu de temps libre. « J'ai hésité à prendre du travail en officine. Cela m'aurait permis de voir du monde. Car cette passion m'épanouit, mais elle laisse seul très souvent ».
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