C'est un travail de longue haleine mais nécessaire dans lequel s'est engagé le centre hospitalier (CH) de Niort : rédiger et mettre en œuvre une charte de bonnes pratiques pour les prestataires de santé à domicile (PSAD). Confié à un groupe de travail auquel participe le service de pharmacie, cet engagement s'inscrit dans le cadre du contrat d'amélioration de la qualité et de l'efficience des soins (CAQES) signé avec l'ARS et la CPAM, et du projet prescription hospitalière exécutée en ville (PHEV).
« Nous avons commencé ce travail en mars 2018 en ciblant un objectif précis : identifier nos partenaires PSAD de ville et encadrer leurs pratiques et leur conduite au sein des services de soins et auprès des patients », explique Carine Bergeron-Goichon, pharmacien hospitalier et référente du projet. Avec cette charte, l'établissement deux-sévrien veut en finir avec des situations d'exclusivité imposées au fil du temps par certains prestataires, ou les visites intempestives dans les services de soins voire au chevet du patient. « Les signataires de cette charte s'engagent à respecter plusieurs règles : porter un badge d'identification, rencontrer uniquement le cadre de santé de l'unité de soins et sur rendez-vous, et ne pas entrer dans la chambre du patient sans l'autorisation d'un soignant », poursuit Carine Bergeron-Goichon.
Les officinaux partenaires
« Il est évident que les pharmaciens d'officine doivent être intégrés à ce dispositif. Nous constatons que ces derniers sont souvent devancés par des prestataires qui ont leurs entrées dans les services de soins. La charte a pour but de rétablir un équilibre et d'éviter cette concurrence déloyale, qui par ailleurs ôte la liberté de choix au patient. Dans un premier temps, nous avons présenté ce projet aux représentants de l'officine. Nous avons également rencontré les prestataires partenaires des officines pour la fourniture du matériel. Enfin, nous avons envoyé un courrier à tous les officinaux du département pour leur présenter cette charte et son objectif de transparence », indique la référente du projet, qui ajoute qu'« à l'exception des pompes à insuline, du cathéter antidouleur et ou du matériel pour patients trachéotomisés, le pharmacien d'officine peut honorer toutes les prescriptions en termes de matériel ».
Des plaquettes pour informer les patients
À ce jour, la charte est signée par la CPAM 79, par un certain nombre de prestataires (dont tous les PSAD partenaires des officines) et par le CH. L'équipe de Carine Bergeron-Goichon travaille maintenant à l'élaboration de plaquettes d'information à destination des patients, listant les PSAD signataires de la charte et mentionnant à chaque fois les pharmaciens d'officine : « Pour plus de clarté, nous proposons quatre plaquettes correspondant aux quatre catégories de matériel identifiées dans la charte (perfusion/pompes à insuline/nutrition, matériel d'adaptation du domicile, oxygène, pansements/stomies/sondage). Nous travaillons par ailleurs avec les services de soins pour empêcher le préremplissage des prescriptions par les prestataires (notamment pour les perfusions), une pratique trop souvent observée mais qui s'assimile à un exercice illégal de la médecine. »
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