« Au début de l’épidémie, la crainte était que les médicaments contre l’hypertension artérielle puissent être associés à un moins bon pronostic, rappelle le Dr Vassilios Vassiliou, un des auteurs de l’étude. Au contraire, nous avons constaté qu'il y avait un risque significativement plus faible de décès et de résultats critiques, de sorte qu'ils pourraient en fait avoir un rôle protecteur - en particulier chez les patients souffrant d'hypertension ».
Parmi les 28 872 patients inclus dans l’étude, près d’un tiers prenaient des IEC ou des ARA2 (8 041/28 872, soit 27,9 %). Parmi les patients atteints de Covid-19 et souffrant d’hypertension, 32,3 % (3 140/9 706) prenaient des IEC ou des ARA2. Il ressort de l’analyse que les patients traités pour de l’hypertension artérielle étaient 0,67 fois moins susceptibles d'avoir une issue critique ou fatale que ceux qui ne prenaient pas de médicaments.
Poursuivre le traitement en cas d'infection
Les auteurs soulignent les « preuves substantielles » en faveur de la poursuite de l’utilisation continue de ces deux médicaments chez les patients atteints de Covid-19. « La suspension des IEC et ARA2 pourrait conduire à compromettre la réserve cardiopulmonaire chez les patients qui présentent déjà un risque accru de Covid-19, ce qui est un enjeu important pour les recherches futures et justifie un essai clinique », poursuivent les auteurs.
Ces résultats ne permettent pas « de déterminer si le démarrage de tels traitements chez des patients atteints de Covid-19 pourrait améliorer leur pronostic, car le mécanisme d'action pourrait être différent, précise le Dr Vassilios Vassiliou. Alors que le monde se prépare à une éventuelle deuxième vague d'infection, il est particulièrement important que nous comprenions l'impact de ces médicaments chez les patients atteints de Covid-19 ».