Le gouvernement a abandonné l'option de la prise en charge des autotests. Faute de stocks suffisants, ce dispositif, annoncé vendredi midi, ne sera pas mis en œuvre comme prévu pendant les fêtes.
« Il n'y aura pas d'autotests gratuits distribués en pharmacie», a déclaré Olivier Véran, ministre de la Santé, pendant le week-end. La prise en charge de deux autotests par personne entre le 20 décembre et le 2 janvier avait été évoquée en fin de semaine par l'assurance-maladie et les représentants de la profession. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), avait par conséquent incité dès vendredi midi ses confrères à commander sans tarder des autotests afin de faire face à un accroissement prévisible de la demande.
Quelques heures plus tard, le Conseil de défense sanitaire n'a pas retenu cette option. Il était en effet à craindre qu'elle provoque une ruée sur les officines. Un afflux dont elles n'ont pas vraiment besoin en cette période d'intense implication dans la campagne vaccinale. De plus, la quasi-totalité des pharmacies aurait été dans l'incapacité de répondre à la demande, faute de stocks suffisants en autotests. « S'ils avaient été pris en charge, il était impossible de fournir la demande de l'ensemble des Français », a expliqué Philippe Besset, vendredi soir sur les ondes de France Info, regrettant « que les pharmaciens n'aient pas été prévenus suffisamment tôt pour augmenter leurs stocks, estimés entre 800 000 et un million d'autotests ».
Plusieurs voix dans la profession s'étaient élevées dès vendredi pour exprimer des inquiétudes sur le niveau des stocks et les difficultés d'approvisionnement en urgence. Les résultats d'un sondage mené par l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine (USPO)* ont donné un argument supplémentaire au « rétropédalage » sur la prise en charge des autotests. 58 % de pharmaciens déclarent ne pas détenir de stocks en autotests. Entre 83 % et 91 % estiment qu'ils n'auront pas d'autotests en quantité suffisante le 25 et le 31 décembre. 55 % des officines ont constaté une hausse de la demande en autotests d'au moins 50 % au cours des derniers jours. Enfin, les pharmaciens évaluent le délai d'approvisionnement en autotests à une semaine. Par conséquent, l'arbitrage du ministère a désamorcé le risque de pressions supplémentaires sur l'officine, conclut l'USPO.
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