En analysant les génomes de 381 Papous parlant 85 langues différentes, l'équipe du Wellcome Trust Sanger Institute révèle que les habitants sont génétiquement indépendants de l'Europe et de l'Asie depuis 50 000 ans, c'est-à-dire depuis les premiers signes d'occupation humaine retrouvés sur l'île.
L’équipe dirigée par Anders Bergström montre également qu’un schisme génétique s’est produit entre les habitants des montagnes et ceux des plaines il y a environ 10 000 à 20 000 ans, ce qui coïncide avec le développement de l’agriculture et la sédentarisation. Ce constat montre que la transition vers un style de vie néolithique a pu affecter la structure de la population, ce qui fait suggérer qu’il a pu en être de même pour d’autres transitions culturelles d’innovation et de migration comme l’Âge du bronze ou l’Âge du fer ailleurs en Europe et en Asie.
Pour le Pr Stephen J. Oppenheimer, de l’université d’Oxford et coauteur : « (Cette séparation génétique) fait sens au plan culturel, puisque les habitants des montagnes sont restés entre eux, mais une telle forte barrière génétique entre des groupes géographiquement proches est inhabituelle et fascinante ».
Dans ce pays présentant la plus grande diversité de langues parlées (environ 850), les chercheurs ont aussi montré que la diversité linguistique s’accompagnait d’une diversité génétique. Les individus parlant des langues différentes étaient génétiquement différents les uns des autres.
« Les différences génétiques entre les différents groupes ici étaient globalement très fortes, souvent bien plus fortes qu’entre les grandes populations dans l’Europe entière ou dans toute l’Asie entière », commente Anders Bergström. Selon les auteurs, la différenciation observée en Papouasie-Nouvelle-Guinée est « la diversité génétique, linguistique et culturelle que les sociétés humaines sédentaires peuvent atteindre en l’absence d’expansions massives liées à la technologie ».
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