Alors qu’il n’est plus tabou de proposer la réintroduction des médicaments non utilisés pour une nouvelle dispensation en officine, une étude est en cours pour caractériser et quantifier les produits retournés en pharmacie, afin d’évaluer l’ampleur du gaspillage. Premières tendances.
Depuis plusieurs mois, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) mène, en partenariat avec la Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM) et l’éco-organisme Cyclamed, l’étude Perimed qui a pour but de dresser un état des lieux des médicaments non utilisés (MNU) rapportés en pharmacie par les patients « tant en termes de volumes que de nature thérapeutique et de conditions de conservation, explique l’ANSM. L'objectif est d'apporter des réponses sur la quantification et la qualification du gaspillage économique et écologique des médicaments. »
En 2022, l’assurance-maladie évaluait le gisement total de MNU à 13 443 tonnes, dont 9 415 tonnes collectées par l’éco-organisme Cyclamed. L’étude PERIMED s’appuie sur 5 échantillonnages représentatifs des cartons de MNU collectés par Cyclamed depuis le début de l’année. Les acteurs se sont réunis la semaine dernière pour faire un point. « Les premiers résultats confirment l’ampleur du phénomène, avec une proportion significative de boîtes rapportées encore scellées, mais également une grande variabilité selon les classes thérapeutiques », poursuit l’ANSM.
Les résultats seront présentés en décembre 2025. « Ces données permettront d’objectiver les leviers de réduction du gaspillage médicamenteux, qu’il s’agisse par exemple d’un meilleur ajustement des prescriptions, d’un conditionnement plus adapté ou d’une information renforcée des patients », explique l’ANSM. Pas de réutilisation des MNU à ce stade.
Pendant ce temps-là, des députés de la majorité présidentielle y pensent. Ils ont déposé un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, visant à expérimenter la réutilisation de certains médicaments non utilisés et rapportés par les patients en pharmacie en vue d’une nouvelle dispensation. Les boîtes de médicaments devront être scellées avec une date de péremption acceptable (à définir). « Nous sommes loin de l’adoption de cet amendement, si tant est qu’il soit recevable, surtout que des boîtes entières scellées ne se retrouvent quasiment jamais parmi les MNU, le geste de séparation en amont des boîtes et notices pour un tri sélectif étant de mieux en mieux ancré dans la patientèle », explique de son côté Laurent Wilmouth, directeur général de Cyclamed. L’amendement vient d’être jugé irrecevable par l’Assemblée nationale.
 
                        
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