Santé publique

La HAS fait appel aux pharmaciens

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Publié le 01/09/2022
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Particulièrement active pendant la pandémie de Covid-19, la Haute Autorité de santé (HAS) est une institution à la fois familière pour de nombreux pharmaciens, mais en même temps relativement méconnue. Une situation abordée par Dominique Le Guludec, présidente de la HAS et Valérie Garnier, présidente de l’URPS pharmaciens Occitanie, qui souhaitent que plus de pharmaciens participent aux opérations de la HAS.
Faire part de son expérience pour peser dans les décisions

Faire part de son expérience pour peser dans les décisions
Crédit photo : Phanie

Invitées à présenter les missions de la HAS lors du Congrès des pharmaciens à Lille, en juin dernier, Dominique Le Guludec et Valérie Garnier ont toutes les deux salué la « contribution décisive » des pharmaciens à la vaccination de masse contre le Covid. « C’est d’ailleurs ce qui nous a poussés à poursuivre cette logique d’extension de leurs compétences », a affirmé Dominique Le Guludec.

Des missions variées

À cet égard, la HAS s’était en effet prononcée en faveur de l’élargissement des vaccinations à l’officine pour les plus de 16 ans, ainsi que pour la vaccination des enfants à partir de 2 ans, et ce sur l’ensemble des vaccins obligatoires ou recommandés. Ce rôle de conseil auprès de l’exécutif et de publication d’avis n’est qu’une des nombreuses missions qui échoient aux huit commissions de la HAS : évaluation des produits de santé et des actes professionnels en vue de leur remboursement, mesure, évaluation et certification de la qualité des établissements de santé, élaboration des recommandations de bonnes pratique, bilan des politiques de santé… autant de décisions qui affectent le quotidien des pharmaciens.

Impliquer davantage les pharmaciens

Pour mener à bien ses missions, la HAS veut que tous les partenaires puissent s’exprimer : « Nous ne faisons rien seuls, affirme Dominique Le Guludec. Nous associons l’ensemble des acteurs concernés pour avoir leurs avis : patients et professionnels, dont les pharmaciens. » Un profil très recherché par la HAS, étant donné leur rôle accru dans les stratégies de santé publique. Lorsqu’on lui demande si elle encourage les pharmaciens à rejoindre les HAS, Valérie Garnier, qui a fait partie de la commission de la transparence en 2014, puis de la commission technique des vaccinations en 2017, est catégorique : « Oui, oui, 100 fois oui. Non seulement, on en retire énormément au niveau professionnel, en côtoyant des experts de toutes les spécialités, mais on peut aussi faire part de notre propre expérience pour peser dans les décisions. »

Un investissement personnel gratifiant

Rejoindre la HAS est ouvert à tous et passe par son site, où de nouvelles positions s’ouvrent régulièrement, en particulier pendant les renouvellements de commissions. Chacune d’entre elles comprend autour de 26 membres, avec des titulaires et des suppléants ainsi que des équipes rattachées à chaque commission.

Pas question toutefois, de rejoindre la HAS à la légère. « Cela demande du temps et de l’énergie, il faut en avoir et ne pas en être avare, reconnaît Valérie Garnier. Nous représentons la profession, il faut travailler les dossiers, cela occupe souvent nos week-ends, parfois au détriment de la famille. Nous ne faisons pas cela pour l’argent. Nous le faisons pour la santé publique ».

François Tassain

Source : Le Quotidien du Pharmacien