Cinq ans après son lancement, c’est la consécration. Le dispositif OSyS (pour Orientation dans le système de soins), expérimenté depuis 2021 en Bretagne et depuis 2023 dans trois autres régions, (Occitanie, Centre-Val de Loire et Corse) est en passe d’être généralisé. Tout au moins en priorité, dès 2026, aux officines des zones d’accès difficile aux premiers soins. Telle est la volonté du gouvernement qui y voit un moyen de lutte contre les déserts médicaux. Et une solution pour améliorer l’accès aux soins. Pour la profession c’est une victoire. Car, en moins de cinq ans, grâce à l’implication de PHSQ, à l’origine de cette expérimentation type article 51, et des URPS pharmaciens et médecins concernées, les pharmaciens ont donné la preuve qu’ils pouvaient prendre en charge les soins non programmés de premiers recours, avec succès. Cela se traduit par une optimisation du parcours de soins et, accessoirement, par un désengorgement des urgences. Une première étape avait déjà été franchie à l’été 2024 avec l’entrée dans le droit commun des TROD angine et cystite et la dispensation conditionnelle d’antibiotiques. Là aussi initialement une mission OSyS. Cette initiative couronnée au plus haut niveau de l’Etat par le Premier ministre est davantage qu’un gain pour la santé publique et une reconnaissance du rôle du pharmacien en tant que professionnel de santé. Elle signe la capacité des acteurs du terrain à proposer des solutions concrètes et applicables à grande échelle. Une remontée d’expériences salutaire dans un système de soins souvent qualifié de sclérosé par les rouages administratifs.
Les entretiens à la peine
A la suite d’OSyS, d’autres exprimentations dans les pipes lines, dont Onco’link (thérapies orales) ou Iatroprev (prévention de l’iatrogénie chez la personne-âgée), sont autant de pistes de nouvelles missions. Avant elles, on l’a déjà oublié, la généralisation de la vaccination, ou la distribution des kits de dépistage du cancer colorectal – avaient elles aussi fait l’objet d’expérimentation. Mais toutes les nouvelles missions ne se trouvent pas à égalité sur le parterre officinal. Si la vaccination, les TROD angine et cystite, la distribution des kits de dépistage du cancer colorectal se sont parfaitement intégrés à l’exercice au quotidien, d’autres sont à la peine. C’est particulièrement le cas des entretiens quels qu’ils soient. Selon les chiffres diffusés par l’Observatoire de la rémunération en novembre dernier, le taux d’officines investies dans les entretiens AVK, AOD, Asthme ou encore les bilans partagés de médication a reculé en 2025. Il en est de même pour les entretiens femme enceinte qui restent à un stade embryonnaire avec seulement 30 % des pharmacies les pratiquant. Le caractère chronophage de ces missions et les besoins d’organisation qu’elles réclament au sein de l’équipe officinale ne sont pas étrangers à cette stagnation. Au regard de ces contraintes, et surtout du service rendu en termes de santé publique, le niveau de rémunération est également jugé insuffisant par les pharmaciens. Une opinion que résume ainsi une titulaire à propos d’expérimentations devenues missions : « Ce n’est pas la peine que l’on fasse la preuve de son efficience pour le système de santé, si c’est pour réduire sa rémunération. » Les cartes sont désormais dans les mains du législateur, mais aussi des partenaires conventionnels, pour que ce vivier de nouvelles missions que sont les expérimentations ne se tarisse à moyen terme.
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