Annoncée par le ministre de la Santé Jens Spahn, cette mesure s’inscrit dans un plan plus global qui doit permettre à l’Allemagne, largement distancée par la plupart de ses voisins européens dans le domaine de la e-santé, de combler son retard dans ce domaine. Lors d’une journée sur la « pharmacie numérique » organisée à Hanovre par l’Ordre régional des pharmaciens de Basse Saxe, le Pr Urs-Vito Albrecht, directeur de l’institut d’informatique médicale de l’université de cette ville, a détaillé ce projet qui donnera à certaines « applis » de smartphone le statut de dispositif médical.
Pour être prescrites et remboursées, les applis devront répondre à un cahier des charges, faire la preuve qu’elles offrent un réel avantage au patient et obéissent à des critères qualitatifs, médicaux et éthiques précis. Les applis jugées fantaisistes, mais aussi inutilement alarmistes, seront d’emblée écartées de tout remboursement. S’il existe actuellement près de 9 000 applications santé en langue allemande, moins d’une centaine pourrait, dans l’état actuel du projet, correspondre à ce profil. Les applis remboursables concerneront surtout, dans un premier temps, le suivi des maladies chroniques, notamment le diabète et l’hypertension artérielle. Comme pour les dispositifs médicaux ou les médicaments, leur prix de remboursement fera l’objet d’une discussion « bénéfice-coût » entre leur producteur et l’assurance-maladie.
Les patients formés au numérique par les pharmaciens
Les médecins seront rémunérés pour la prescription de ces applis, mais leur suivi, de même que « la formation des patients à la santé numérique », sera confié à l’ensemble des professionnels de santé œuvrant auprès de ces derniers.
C’est là que les pharmaciens entrent en scène, estiment les officinaux, qui devront se mobiliser pour concrétiser cette « formation numérique des patients », y compris en en faisant un acte pharmaceutique à part entière… associé à une rémunération clairement définie de ce dernier. Stefan Schwenzer, l’un des dirigeants de l’Ordre régional des pharmaciens de Brême, souligne que « les médecins n’auront pas le temps de former vraiment les patients au maniement optimal des applis, et c’est donc nous qui le ferons, comme nous les aidons déjà à utiliser de nombreux autres dispositifs ». L’arrivée des applis remboursables est donc, selon lui, l’occasion de renforcer les compétences de l’officine en matière de point de conseil sur la santé numérique, une idée d’ailleurs caressée depuis longtemps par les organisations de pharmaciens au niveau national.
Il se félicite en outre du principe de négociation des prix des applis, qui évitera l’arrivée de produits vendus à des prix faramineux sans bénéfice réel. Pour la présidente de l’Ordre régional des pharmaciens de Basse-Saxe, Cathrin Burs, « la loi sur la santé numérique ouvre de nouvelles perspectives aux applis de santé, dès lors qu’elles répondront aux critères retenus pour leur prescription et leur prise en charge. Ces critères seront prochainement définis par l’Institut fédéral du médicament et des produits de santé : dès que cela aura été fait, les pharmaciens évalueront les missions qu’ils pourront mener dans ce cadre au niveau officinal », souligne-t-elle.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion