Alors que la France se prépare à supprimer progressivement, dès l’an prochain, les tickets de caisse pour les petits achats de moins de 10, puis de 20 et de 30 euros, l’Allemagne s’apprête, elle, à les rendre obligatoires pour tous les achats, même d’un montant minime. Une décision qui ne fait pas l’affaire des pharmaciens, obligés eux aussi de se préparer à cette nouvelle mesure, qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain.
Pour prendre leur décision, les députés français ont mis en avant la lutte contre le gaspillage et la protection de l’environnement, mais aussi de la santé, en raison des soupçons de toxicité qui pèsent sur le papier thermique utilisé pour les impressions. Rien de tout cela en Allemagne, où ce sont avant tout des impératifs de lutte contre la fraude fiscale qui ont justifié cette mesure applicable dans moins d’un mois.
Il y a quelques semaines, un boulanger allemand a « fait le buzz » en se faisant photographier au milieu d’une véritable montagne de tickets de caisse, édités lors du moindre achat par ses clients : aucun d’entre eux n’avait en effet jugé utile d’emporter le « précieux » papier immortalisant l’achat de leur pain aux céréales ou de leur tranche de gâteau de la Forêt Noire. Il a obtenu le soutien de nombreux autres commerçants, et notamment de pharmaciens, peu désireux eux aussi de produire une telle quantité de papier en pure perte.
Selon les calculs du syndicat des boulangers, le ticket obligatoire, qui sera certes imprimé sans phénol comme l’obligera dès janvier une directive européenne, coûtera, en papier et en équipements, jusqu’à 1 000 euros par an à un commerce de taille moyenne. De plus, les clients ne seront pas tenus d’emporter le ticket avec eux, contrairement à l’Italie et à la Belgique où ils peuvent même être sanctionnés – du moins en théorie — s’ils sortent du magasin sans prendre le ticket. Statistiquement, seulement 3 % des clients des commerces demandent un ticket de caisse.
À partir de cette constatation, le fabricant de matériel de caisse et de logiciels pour pharmacie CGM Lauer propose aux officinaux d’adapter leurs caisses et leur matériel à la nouvelle réglementation. Il a même conçu des corbeilles en carton « bio » destinées à être placées de chaque côté de la sortie des pharmacies, afin de recueillir proprement les tickets fraîchement imprimés. Le dispositif évitera aux tickets de traîner sur les comptoirs ou d’être jetés n’importe où. Vendue 7,50 euros, chaque corbeille d’une contenance de 53 ou 96 litres, pourra facilement être recyclée une fois pleine…
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