Biologie

Blob l'éponge

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Publié le 03/07/2017

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En biologie, c'est le champion de tous les records. Le physarum polycephalum est un organisme vivant hors norme. Jugez plutôt : il est constitué d'une seule cellule géante, n'a pas de cerveau, peut atteindre 10 mètres carrés, cicatrise en moins de deux minutes et est capable de se déplacer et de se nourrir comme un animal. Côté classification, le « blob », comme l'a rebaptisé Audrey Dussutour, spécialiste de cette drôle de bête, pose une véritable énigme aux biologistes. Ni animal, ni champignon, ni végétal, le blob a fini par être rangé dans la catégorie des protistes, tiroir un peu fourre-tout de la taxonomie. Presque indestructible, il résiste au feu et à la submersion, et si vous le coupez à l'aide d'un couteau, il lui faudra bien peu de temps pour repousser. Bien qu'unicellulaire, l'organisme aux allures d'éponge est en plus doué d'une certaine intelligence et même de mémoire. Il parvient par exemple à se sortir d'un labyrinthe avec une aisance déroutante qui ne doit rien au hasard. Plus étonnant encore, le blob serait même doué d'une sorte de personnalité. Des spécimens rapportés des quatre coins du monde montrent ainsi des comportements sensiblement différents dans des situations comparables. Le blob australien est qualifié de très sociable, tandis que le japonais est certes très rapide, mais moins « réfléchi » que l'américain qui lui, refuse de manger des flocons d'avoine. À quoi sert l'étude de ce monstre biologique ? Pour l'heure, pas encore à grand chose, mais certaines propriétés originales du blob intéressent les pharmacologues. Quasiment immortel, le physarum polycephalum nettoie par exemple sa cellule de sa toxicité en séchant puis en se ravivant sous l'effet de l'humidité. Autre caractéristique précieuse : son système circulatoire semble fonctionner comme le réseau veineux des tumeurs. Les chercheurs ne sont pas près de jeter l'éponge…

Didier Doukhan