Trois titulaires se sont donné la mort au cours du dernier mois. Si la nature intime de ces drames est souvent multifactorielle, de graves problèmes économiques semblent avoir joué un rôle dans ces passages à l'acte.
Aujourd'hui concernés par ces gestes désespérés qui ont touché par le passé d'autres professions, les pharmaciens refusent la fatalité. Andrée Ivaldi, présidente du syndicat des pharmaciens de Paris, rappelle aux titulaires qu’ils peuvent actionner plusieurs leviers avant que leur situation ne se dégrade davantage. Selon les observateurs, à l’heure actuelle, 10 à 15 % des titulaires étranglés par un emprunt et des mensualités trop lourds au regard d'un chiffre d’affaires en baisse, souffrent d’importants problèmes de trésorerie. De l’avis général, cette frange de la population officinale devrait augmenter dans les années à venir, sinon dans les prochains mois.
Consciente de ces difficultés rencontrées par les chefs d’entreprise que sont les pharmaciens, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) met à disposition de ses adhérents un accès à une plateforme de financement participatif capable de dégager des fonds en 48 heures. Plus de 40 titulaires ont déjà fait appel à cette solution depuis son lancement en avril dernier.
De leur côté, les grossistes-répartiteurs, parmi les premiers à connaître les problèmes de trésorerie de leurs clients, leur viennent en aide dans la restructuration de leur passif. « L’intervention de nos conseillers internes et l'analyse du bilan de l’officine par un expert-comptable permettent de saisir des organismes de financement dans le but de réétaler les mensualités. L'emprunt remet ainsi à flot le fonds de roulement de manière salutaire », expose Joffrey Blondel, directeur gestion officinale de la Cerp Rouen qui coopère avec Interfimo. Les banquiers sont d’autant plus sensibles au dossier ficelé par le grossiste-répartiteur que celui-ci est l’un des premiers fournisseurs de l’officine. L’objectif premier de ce dispositif est d’épargner au titulaire la lente dégradation de ses comptes vers le dépôt de bilan.
Cette épreuve peut être également évitée par la mise en oeuvre d'une procédure de sauvegarde. La demande doit en être faite auprès du tribunal de commerce. Mais attention, cette procédure est réservée aux entreprises qui ne sont pas en état de cessation de paiement mais rencontrent seulement des difficultés pouvant les y conduire. Les pharmaciens qui ne peuvent faire face au passif exigible avec l’actif disponible sont donc dans ce cas.
L'objectif de cette procédure est de permettre la poursuite de l'activité, le maintien de l'emploi et l'apurement du passif, grâce à une réorganisation de l'entreprise dans le cadre d'un plan arrêté par le tribunal.
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