Carine Wolf Thal : « Les pharmaciens ont raison de s’inquiéter »

Par

Publié le 29/11/2018

Article réservé aux abonnés

Le CNOP évoque l’impact de la sérialisation sur l’activité quotidienne des équipes officinales, bien des points n’ont pas été anticipés estime l’Ordre.

Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens a le statut de membre observateur au sein de France MVO et n’a donc pas de droit de vote. Mais il a suivi tous les développements autour de la sérialisation des médicaments et s’inquiète de l’impact de ce nouveau règlement européen sur le quotidien des pharmaciens. Au-delà de l’obstacle que représente l’actuel retard de la majorité des éditeurs de LGO d’assurer les développements nécessaires, mais que Carine Wolf Thal, la présidente du CNOP, espère voir lever prochainement, la sérialisation risque d’imposer une nouvelle complexité à l’exercice du métier. « Que va-t-il se passer quand une boîte de médicaments bipera, cela peut juste signifier qu’elle a déjà été décommissionnée une fois, cela ne veut pas dire que la sienne est fausse, estime-t-elle. Cela va rendre la gestion des retours particulièrement complexe. Par ailleurs, la sérialisation des médicaments va avoir un impact sur la gestion des promis, puisqu’on ne pourra facturer tant que le produit ne sera pas décommissionné, et que se passera-t-il enfin quand on aura un seul produit et que celui-ci bipera au scan ? Cela veut-il dire qu’il faudra faire revenir le patient. La sérialisation représente un gros changement d’habitudes. Beaucoup de choses au niveau pratiques restent encore floues. » Sans compter l’impact financier. Si les éditeurs de LGO font les développements nécessaires, quel est le modèle financier ? Vont-ils répercuter le coût aux pharmaciens. « Une telle marche forcée vers une date butoir est compliquée, et les pharmaciens commencent à peine à prendre conscience de l’enjeu, ils ont raison de s’en inquiéter » ajoute Carine Wolf Thal.

H. R.