Le Quotidien du pharmacien.- Que sait-on aujourd'hui des 44 officines épinglées par la DGCCRF ? Combien de pharmacies avaient été au total contrôlées ?
Carine Wolf-Thal.- J'ai obtenu quelques informations sur ces points auprès de M. Bruno Lemaire que j'ai eu au téléphone jeudi dernier. Au total, sur les 2 500 points de distribution inspectés par les services de la DGCCRF, ce sont 1 200 officines qui ont été visitées. J'attends toutefois le détail des fautes qui ont été relevées et la vérification des lots concernés. Mais j'ai malheureusement peu de doutes sur la réalité des faits…
Savez-vous si des boîtes concernées par les rappels ont été effectivement vendues par des officines ?
Je n'ai pas cette information. La DGS non plus d'ailleurs. Ce que l'on sait, c'est que des boîtes de lait qui auraient dû être retirées des rayons étaient toujours disponibles à la vente.
Si elles ont été retrouvées dans les officines, peut-être étaient-elles en réserve…
Non. C'est ce que nous avions espéré au départ… Mais encore une fois, malheureusement, non. Les boîtes étaient à la disposition directe du public.
Qu'est-ce qui vous met aujourd'hui tellement en colère ?
Ma première réaction a été, c'est vrai, de la colère. Dès que la mise en cause du réseau officinal a été connue, j'ai aussitôt réagi et assuré que la réaction de l'Ordre serait d'assumer pleinement ses missions disciplinaires à l'égard des pharmaciens défaillants. Dans le même temps, j'ai confirmé mon soutien à l'immense majorité des pharmaciens qui, eux, ont bien fait leur travail. Je ne peux pas accepter que dans cette chaîne de qualité et de sécurité qu'on souhaite irréprochable, quelques officinaux aient eu une telle négligence qui entache l'image de la chaîne pharmaceutique et met en péril la sécurité de la population. C'est inadmissible !
Ne peut-on toutefois entendre les arguments de certains pharmaciens qui soulignent la complexité de ces retraits de lots à répétition ?
Je ne peux pas entendre ce type d'argument ! Nous avons fait 6 ans d'études. Si on n'est pas capable de lire une alerte sanitaire - quand bien même il y en a eu 7 -, et de retirer une quarantaine de boîtes de laits du rayon, alors il faut changer de métier ! Nous sommes gardiens des poisons, et responsables de la qualité de la chaîne pharmaceutique. Je n'ai pas de pitié et je ne peux pas entendre que cela a été compliqué. Une alerte sanitaire mérite toute l'attention des pharmaciens titulaires et adjoints, cinq minutes de concentration et une intervention en rayon de dix minutes.
Que risquent les pharmaciens qui auraient manqué à leur devoir ?
C'est clair : pour les pharmaciens qui ne respectent pas les procédures de retrait de lots, c'est l'interdiction d'exercer. Ce type de sanction a déjà été prononcé dans des cas similaires.
À l’issue de cette crise pourra-t-on encore dire que le réseau officinal est sûr ?
Vous pouvez compter sur moi pour que cela soit le cas. Parce que, malheureusement, c'est comme d'habitude, ce sont quelques pharmaciens qui ne font pas le job qui pénalisent l'ensemble de la profession. Mais il faut souligner qu'au cours de cette crise, l'immense majorité du réseau a œuvré pour répondre comme il se devait à l'alerte. Ainsi, 99 % de la chaîne s'est mobilisée et a fait un travail remarquable. Je comprends et compatis d'ailleurs avec les confrères meurtris par les agissements de quelques-uns.
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