Le Quotidien du pharmacien. Quelles sont les conséquences attendues, en termes d’image et de communication pour les groupements, du remaniement du code de déontologie et des règles de communication ?
Christian Grenier. Il faut tout d’abord dire que la refonte du code de déontologie et des articles sur la communication, qui seront intégrés directement au code de la santé publique, renforce l’indépendance du pharmacien. Ce nouveau code, qui entrouvre une porte, est plutôt protecteur du monopole en contrepartie d’obligations faites à la profession.
Néanmoins les inspirateurs de ce texte n’ont pu faire l’économie d’une certaine libération du commerce qu’est la pharmacie, et notamment de la communication. Dans ce volet, ils se sont appuyés sur le rôle des groupements, dont il est fait mention à plusieurs reprises dans ce nouveau code. À noter que les contrats sont autorisés, ainsi que les campagnes de communication.
Cependant, si le pharmacien a droit à un certain nombre de communications, les groupements en ont moins. On peut s’interroger sur la raison. Autre paradoxe, nous pouvons communiquer sur n’importe quel support, sauf à la télévision. Il faut par ailleurs noter qu’une notion de coresponsabilité existe en matière de communication entre le pharmacien et son groupement. Le pharmacien reste autonome.
La communication est-elle aujourd’hui un facteur concurrentiel entre les groupements ?
On pourrait le dire. Cependant, les groupements sont assez intelligents aujourd’hui pour identifier ce que nous avons en commun, et surtout pour savoir que nos ennemis ne sont pas les pharmaciens concurrents, mais bien les autres réseaux de distribution que sont Amazon, Internet, des sites comme Shop-Pharmacie ou encore Medissimo, qui aujourd’hui s’allie à La Poste. C’est sur ces différences qu’il faut aujourd’hui communiquer.
Pourrait-on cependant envisager une différenciation plus importante entre les groupements via l’affirmation de leurs valeurs ?
Sans être dans un mouvement clivant, il serait bien possible que, dans un avenir proche, une partie des groupements se regroupent sur des valeurs communes. Les groupements indépendants, notamment, devraient ainsi se retrouver sur la communication, sur l’éthique ou sur les deux domaines, par exemple.
Nous-mêmes, nous fédérons au sein de Federgy, trois tendances de groupements. Il est clair, en tout état de cause, qu’il y aura une recherche de différenciation à l’avenir.
* Federgy, la chambre syndicale des groupements et enseignes, fédère 16 groupements nationaux de pharmacies.
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