La différence avec les États-Unis, c’est qu’ils se sont lancés dans cette technique, sous la houlette du président Obama, dès le début de la crise en 2009. À ce jour, le quantitative easing se poursuit en Amérique, et, tenant compte d’une croissance remarquable, la Banque fédérale des réserves (Fed), envisage maintenant d’« atterrir en douceur », c’est-à-dire de réduire les achats de dettes prograssivement jusqu’à y mettre un terme. La procédure, pour faire simple, est la suivante : la BCE achète aux banques de la dette dite souveraine. Ce qui ne veut pas dire que la dette disparaît, mais que le créancier change : ce n’est plus une banque, c’est un organisme européen. Soulagées par les rachats, les banques privées peuvent alors prêter plus d’argent aux entreprises et contribuer à la relance de l’économie. M. Draghi a utilisé la procédure du dernier ressort. La situation de la zone euro devient alarmante. L’absence de croissance, la menace de déflation, la progression du chômage exigent un coup de fouet financier. L’Allemagne est opposée à cette technique parce qu’elle risque de rassurer les pays endettés et les encourager à ne pas rembourser leurs dettes.
Le risque déflationniste.
En effet, dans le cas de figure où la BCE finirait pas détenir des dettes colossales que personne ne voudrait rembourser (pensons à la Grèce), ce sont les États membres de la zone euro qui, in fine, devraient rembourser cette dette, ce qui pénaliserait forcément les pays dits vertueux, ceux qui ont diminué sensiblement leurs déficits publics. Ce qui est le cas de l’Allemagne, mais pas celui de la France ou de l’Italie. Mario Draghi a donc mis en garde les pays particulièrement endettés. Son plan n’a de chance de réussir que si, dans le même temps, les pays de la zone euro réduisent leurs dépenses publiques et maintiennent leur fiscalité à un niveau élevé. Il ne s’agit donc pas d’un miracle, même si nombre d’observateurs compétents estiment que tout ce que fait M. Draghi, c’est recourir à la planche à billets et créer une monnaie qui n’est assise sur aucune production de richesse. Cependant, le président de la BCE n’est pas sorti de son rôle, essentiellement monétaire, qui est de lutter contre l’inflation, mais aussi contre la déflation. Le taux d’inflation requis par les critères de Maastricht est de 2 % par an. À l’heure actelle, il est largement inférieur à 1 % dans la zone euro.
Le hic, c’est que personne ne peut dire avec certitude que les banques, libérées d’un boulet, vont avoir un comportement favorable à la croissance et qu’elles vont augmenter leurs prêts aux entreprises. Il y a deux ans, M. Draghi avait déjà injecté quelque 1 000 milliards dans les économies de la zone euro en les prêtant aux banques privées à un taux d’intérêt plus que favorable. Manifestement, cet effort n’a pas suffi. Pour ce qui concerne la France, il est clair que qu’elle doit respecter les engagements qu’elle a pris. En guerre contre le djihadisme au Sahel africain et en Irak, contrainte de prendre des dispositions sécuritaires draconiennes sur son propre territoire, privée de toute aide européenne dans les rôles militaire et sécuritaire qu’elle assume, elle réclame une exception aux contraintes financières imposées par la commission de Bruxelles. Rien ne permet de croire qu’elle obtiendra l’absolution de l’Allemagne et de Bruxelles, alors qu’elle a déjà été obligée, dès le début de l’année, d’engager de nouvelles dépenses.
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