À L’HEURE où notre pays s’apprête à élire un nouveau président de la République, quelques débats abordent des questions difficiles, particulièrement celle du droit de choisir sa fin de vie en vue de « mourir dignement ». En tant que chrétiens, nous tenons à réaffirmer que la dignité de l’homme est inhérente à sa condition humaine et ce quel que soit son état de santé. La loi Leonetti a su trouver un équilibre entre le respect de cette dignité et la capacité de choix des personnes. Il serait heureux que cette loi soit davantage connue et mise en œuvre pour que le développement des soins palliatifs soit à la hauteur de ce défi de société.
Nous ne pouvons certes pas nier que la grande souffrance bouscule chacun d’entre nous et nous questionne quant à la meilleure prise en charge des patients atteints de maladie grave incurable en phase avancée ou terminale. Dans notre pratique, nous sommes tout d’abord à l’écoute des patients et de leur entourage bien souvent désemparés par la souffrance. De nombreux confrères, tout en refusant l’acharnement thérapeutique, collaborent d’ailleurs étroitement avec les autres soignants à un accompagnement palliatif, répondant ainsi au double impératif de soulagement et de non-abandon.
Dans l’hypothèse où notre société accepterait une évolution de sa législation pour autoriser une « aide à mourir », les pharmaciens d’officine seront immanquablement sollicités dans cette assistance en devant procurer - au prescripteur ou à sa famille - les substances nécessaires à provoquer la mort. Il est évident que face à ce type de demande, notre profession risque d’être ébranlée par la remise en question de notre rôle de soignant qui est notamment « de ne jamais oublier notre responsabilité et notre devoir envers le malade et sa dignité humaine » (Cf. serment des pharmaciens).
Si notre pays décide d’accorder à chacun la possibilité de choisir sa fin de vie par une assistance médicalisée, il faudra veiller à ce que la législation impose au médecin d’informer clairement le pharmacien quant à l’utilisation des produits qu’il prescrit.
Comme il ne peut y avoir d’obligation dans ce domaine qui interpelle la conscience morale de chacun, il faudra aussi veiller à ce que le pharmacien puisse alors être en mesure de se prévaloir de sa clause de conscience.
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