JE REVIENS juste d’une virée de vacances qui passait par Londres, Paris, et Puisserguier (petit village de l’Hérault, proche de Béziers). Dix jours entiers sans labo, sans nouvelles de notre service en pleine tourmente de réorganisations diverses, sans préparations magistrales, sans calculs. Je l’avoue, ce sont surtout mes collègues pharmaciennes et préparatrices qui m’ont manqué (et on pourrait même remplacer « surtout » par « uniquement », honte à moi). Bref, revenons à ces congés bien mérités. Comme je n’étais pas allée en Angleterre depuis très longtemps, j’espérais avoir l’occasion de me rendre dans l’une de ces pharmacies exotiques qui font le bonheur de mes incursions à l’étranger.
Cette fois comme les autres, c’est moi qui me suis retrouvée naturellement responsable de la pharmacie portative. Et j’ai fait extrêmement light, pour ne pas dire squelettique. Alors, bilan : nous avons eu un mal de dents, une migraine, une petite crise d’aérophagie, et une brûlure de langue due à un thé beaucoup trop chaud accompagnant un cupcake au chocolat rouge avec un glaçage décoré de paillettes. Assez incroyablement, j’avais emporté uniquement trois spécialités, et qui ont résolu ces petits problèmes sans que nous ayons besoin d’entrer dans une officine anglaise. Et comme le rythme était par ailleurs assez soutenu entre les musées, les pubs et le shopping, le jour du départ approchait et j’étais toujours bredouille.
Ce soir-là, à la sortie d’un restaurant, il pleuvait comme il avait plu toute la journée, et je me suis dit, bon, là ça suffit, tu entres dans le prochain Boots que tu vois. En demandant autour de moi, je me suis aperçue que celle-ci avait éventuellement besoin d’un coupe-ongles de poche, et que celle-là pouvait facilement bénéficier d’une nouvelle brosse à dents, les poils de la sienne ayant récemment déclaré forfait. L’heure plutôt tardive pour ce genre d’achats n’étant pas un problème à Londres, cinq minutes plus tard nous étions dans les allées du Boots London Earl’s Court Road, ouvert 7 jours sur 7, mais seulement de midi à 18 heures le dimanche.
Bien sûr, comme c’est une petite structure de quartier, on n’y trouve pas de tout, comme, disons, un ventilateur ou un appareil de fitness. Mais j’ai vu des choses tout à fait réjouissantes pour une Française habituée à une certaine orthodoxie : des lisseurs pour cheveux, des albums photos, et même des bouchons en caoutchouc pour évier (!). Tout ça rangé dans des allées parallèles comme au supermarché, avec, coincée contre le mur du fond, la zone prescriptions. C’était peut-être parce qu’il était tard, mais il y avait juste une blouse blanche derrière le comptoir, un blazer bleu à la caisse et un videur à l’entrée.
Nous avons facilement trouvé le coupe-ongles et la brosse à dents, et nous avons encore un peu traîné dans les rayons de médicaments OTC avant d’aller payer et de retourner à l’hôtel. Sur le chemin, nous sommes passées devant une petite pharmacie indépendante, ça existe encore, une sorte de couloir sans vitrine avec un comptoir au fond, toujours ouverte, mais déserte.
À présent, de retour en France, je me dis qu’il n’y a finalement pas de si grandes différences que ça dans ce qui est vendu d’un côté et de l’autre de la Manche, et que nous proposerons peut-être un jour des lisseurs ou des cartes mémoire pour caméscope, why not ?
Mais des bouche éviers, Oh My God…
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