LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Quel impact sur l’officine auront, selon vous, les modifications de taux de TVA prévues dans le pacte de compétitivité ?
PHILIPPE BECKER.- Les produits dont la TVA est aujourd’hui à 5,5 sont finalement assez rares à l’officine. Il s’agit pour l’essentiel des compléments alimentaires. La baisse d’un demi point sur cette classe de produits devrait assez peu impacté l’officine. De même, le passage de 19,6 % à 20 %, qui concerne surtout la parapharmacie, appelle peu de commentaires, car la portée de cette augmentation sera très limitée. Le gros de la mesure concerne surtout les médicaments OTC, dont la TVA va prendre 3 points. Si les pharmaciens veulent garder le même niveau de marge sur ces produits à prix libres, ils devront répercuter cette hausse sur le consommateur. L’alternative étant qu’ils réduisent leur marge pour préserver leur niveau de prix… Toute mesure qui vise à augmenter les prix est clairement défavorable à l’officine.
Et les crédits d’impôts prévus pour les PME, pourront-ils bénéficier aux officines ?
Oui, a priori. Mais il faut réaliser que l’impact de la mesure sera différé dans le temps. Il s’agit en effet d’un crédit d’impôt qui vaudra à compter de l’exercice 2013 et dont le bénéfice ne viendra qu’en 2014. Entre-temps, les pharmaciens devront continuer d’assurer les charges à leur niveau actuel. Deuxième remarque : en général, les crédits d’impôt s’appliquent en France selon des mécanismes très complexes. Il aurait été infiniment plus simple, comme le suggérait d’ailleurs le rapport Gallois, de proposer une diminution de charges.
Une garantie publique permettant d’apporter 500 000 millions d’euros de trésorerie aux PME est également envisagée. Les pharmacies en difficulté pourront-elles en profiter ?
La question qui se pose là, c’est de savoir quels seront les secteurs qui seront éligibles à ce fonds d’aide. Dans le passé, je n’ai jamais vu que l’officine ait pu bénéficier de ce type de garantie. Il faut être très prudent sur l’effet d’annonce de cette mesure pour au moins deux raisons : d’une part, je n’ai jamais vu ce type d’avantage accordé aux professions libérales, qui sont, en général, ignorées par ce type de dispositif, et, d’autre part, plus généralement, il faut se rappeler que l’objectif premier du rapport Gallois est la compétitivité de notre pays par rapport à l’exportation. Ce qui élimine d’office, selon moi, les professions libérales dont les métiers sont totalement non délocalisables et qui n’exportent rien. Ce rapport ne vise clairement pas le monde officinal, mais il faudra laisser le législateur s’emparer de ces propositions pour juger réellement de leur portée pour la profession.
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