« Je voudrais des produits naturels »
Une phrase entendue de plus en plus souvent dans nos officines. Car le retour aux produits naturels ne concerne pas que nos assiettes, ils sont également réclamés dans les produits de soins. Méfiance vis-à-vis des industriels, scandales médicaux hypermédiatisés, les consommateurs veulent aussi s’engager pour la planète et se soucient davantage de leur santé et des risques potentiels de produits souvent décriés. Certains passent désormais à la loupe les listes INCI et mentions des emballages des cosmétiques. Une prise de conscience amorcée il y a déjà quelques années qui tend à revenir aux fondamentaux, aux formules simplifiées, aux composants (bien) connus, à une production et des produits finis respectueux de l’environnement et à des emballages recyclables. Un réel effort de transparence est réclamé aux laboratoires.
Précisons tout de même que la réglementation européenne est une des plus sévères en matière de cosmétiques, contrairement par exemple à la FDA qui n’interdit qu’une douzaine de substances outre-Atlantique.
« Est-ce que c’est bio ? »
Pour être bio, un produit cosmétique doit d’abord être d’origine naturelle. Le qualificatif de bio ne s’applique cependant pas à toutes les substances issues de la nature mais seulement aux matières premières issues de cultures ou de récoltes certifiées bio. Cela exclut par exemple les substances minérales, bien que naturelles, comme l’argile et les poudres de roches qui peuvent s’avérer indispensables à la formulation d’un cosmétique mais qui ne peuvent donc être qualifiées de bio. En ce qui concerne les conservateurs, ceux dits « nature-identiques » comme l’acide benzoïque et l’acide sorbique sont privilégiés. Les packagings « Airless » ont également la cote pour éviter que le produit entre en contact avec l’air ambiant.
Cependant, aucun texte ne définit précisément ce qu’est un cosmétique bio. Des labels privés ont alors été créés et fleurissent sur les emballages. Or ils ne répondent pas tous aux mêmes exigences. Difficile donc de s’y retrouver !
« C’est sans parabènes ? »
Devant la multiplication des mentions « sans » sur les emballages des cosmétiques, devenues de véritables arguments marketing, la Commission européenne a décidé d’agir. Ainsi, depuis le 1er juillet 2019, elle en a fait disparaître certaines jugées dénigrantes pour la concurrence ou pour des ingrédients utilisés de façon légale. Le but ? Privilégier les informations sur les ingrédients présents dans le produit et non sur ceux qui en ont été retirés.
Un exemple probant : le « sans parabènes ». Conservateurs utilisés pour leurs propriétés antibactériennes et antifongiques, certains parabènes sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens et ont donc été interdits. D’autres sont par contre toujours autorisés par les autorités de santé mais la mauvaise publicité est faite et les consommateurs préfèrent les éviter.
Trions les informations
Privilégier les formules les moins allergisantes et les plus naturelles, oui ! Mais en gardant un esprit critique. Aujourd’hui les consommateurs les moins avertis se fient aux applications pour smartphones de décryptage des formules. Or il s’agit d’être vigilant et de s’assurer que leurs informations reposent réellement sur des critères scientifiques rigoureux et vérifiés…
Autre problème, le décryptage des logos puisqu’ils n’imposent pas tous les mêmes règles (Natrue, Cosmos Organic, Ecocert…). Les taux minimums d’ingrédients d’origine naturelle ou la part d’ingrédients bio sur le total du produit peuvent ainsi différer.
Ensuite, éviter certains produits oui, mais en les remplaçant par quoi ? Reprenons l’exemple des parabènes. Les conservateurs sont néanmoins indispensables à la formulation d’un produit cosmétique, d’autant plus dans le milieu chaud et humide qu’est la salle de bains. Suite à la première polémique, ils avaient été remplacés massivement par la méthylisothiazolinone qui s’est avérée être très allergisante, puis par le phénoxyéthanol, également sujet à controverse. L’ANSM impose d’ailleurs depuis le 20 décembre 2019 que les produits contenant ce phénoxyéthanol fassent apparaître sur leur étiquetage qu’ils ne doivent pas être utilisés sur le siège des moins de 3 ans.
Enfin, il faut également tenir compte du contexte. Si le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) a classé le dioxyde de titane comme potentiellement cancérogène sous forme de poussières inhalées, il est toujours autorisé dans les produits cosmétiques (notamment comme filtre minéral UV), avec une limite de concentration.
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