Même si toutes les parties se sont engagées à ne rien révéler des débats, la réunion de conciliation organisée par le Conseil de l’Ordre avec les pharmaciens castrais, a échoué.
On se souvient que, en décembre dernier, la Grande Pharmacie by Mediprix* a levé un tabou en ouvrant les lundis, dans une ville où la tradition locale était, depuis des lustres, à la fermeture du lundi. Du coup, les autres officines de la ville ont fait taire leurs divergences pour porter plainte, comme un seul homme, contre la pharmacie Mediprix**. Cette officine géante, installée dans un ancien Lidl de 1 600 m² avait pourtant affiché d’entrée son intention d’ouvrir le lundi : « Ce n’était un secret pour personne, indique Jérôme Escojido, co-fondateur du réseau Mediprix. Nous avions prévenu nos confrères. Ils avaient le temps de s'organiser… »
Dialogue impossible
Face à cette « guerre des pharmacies » le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens décidait une réunion de conciliation le mardi 23 janvier. Dans cette attente, Mediprix suspendait son ouverture du lundi. Peine perdue. Aucun accord n’ayant été trouvé, la plainte des officines devrait donc continuer son chemin. Et la pharmacie Mediprix rouvrir ses portes dès lundi prochain.
Néanmoins, la polémique actuelle n’est pas née avec Mediprix (été 2017) : « Il y a un an, suite à des rumeurs selon lesquelles certaines pharmacies envisageaient d’ouvrir le lundi et aux inquiétudes manifestées par des officines, j’ai proposé à tous les pharmaciens castrais de se réunir pour en parler, explique Christine Roquejoffre, responsable des gardes au syndicat (FSPF) du Tarn. Mais ils ont tous refusé la rencontre. »
Apparemment, il n’y avait déjà aucun dialogue possible, personne n’étant prêt à des concessions. « À ma connaissance, Castres est la seule ville où les officines ferment le lundi, complète Christine Roquejoffre. Les pharmaciens semblent très attachés à ce fonctionnement qui, jusque-là, n’a posé aucun problème ; les gardes étant assurées, les officines des villes alentour étant ouvertes, aucun patient ne s’est jamais plaint. »
Anciens et des modernes
Alors, faut-il voir ici une énième querelle des anciens et des modernes, « passéistes » contre « jeunes loups adeptes de la dérégulation » ? « Avec ses coutumes, ses tensions, ses enseignes (Mediprix, Lafayette), Castres est un laboratoire des évolutions de la profession », explique un confrère désirant garder l’anonymat. « Toute cette affaire n’a fait que de la publicité pour Mediprix », souligne cet autre pharmacien tarnais, pas loin de penser que ses confrères castrais ont été instrumentalisés.
Quant à l’issue de l’affaire, pour Bernard Champanet, président FSPF du Tarn, il ne fait guère de doute : « La fermeture du lundi s’appuie sur un arrêté préfectoral (de 1973). Mais c’est désormais l’ARS qui gère ces questions. Aussi, l’arrêté préfectoral tombe de fait. La question de la permanence des soins ne s’applique que la nuit et le dimanche, le reste du temps chacun peut ouvrir comme il le souhaite. Les pharmaciens castrais se sentent protégés à tort par cet arrêté et il est difficile de leur faire entendre raison. Mais les temps ont changé. Rien ne peut plus empêcher d’ouvrir le lundi. C’est ma vision. Et celle de l’ARS. »
« Ce n’est que le début d’une longue histoire… », promet pourtant l’un des plaignants.
* Voir notre édition du 27 novembre 2017.
** Voir notre édition du 8 janvier 2018.
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