Le Quotidien du pharmacien. - Le 15e baromètre de l’AFIPA montre une progression du chiffre d’affaires hors prescription en valeur de 3,9 % en 2016. À quoi doit-on cette hausse ?
Dominique Giulini. - Cette progression est principalement liée au pic hivernal. La bonne nouvelle, c’est que les Français s’orientent naturellement vers l’automédication et le selfcare quand ils en ont besoin. La dynamique du marché s’appuie sur le choix du patient-consommateur, et non sur une quelconque politique du gouvernement. Il est intéressant de souligner que le selfcare représente 10,7 % du chiffre d’affaires total de l’officine et participe pour 25 % de sa croissance.
Vous présentez 2017 comme une année de tremplin. Qu’en attendez-vous ?
J’espère un changement dans l'orientation des échanges avec les pouvoirs publics, plus ancrés dans le contexte de la Sécurité sociale, car ils sont actuellement centrés uniquement sur les baisses de prix. Cette conception ne prend pas assez en compte le citoyen. La question est de savoir si on veut un citoyen éclairé, éduqué et responsable, ou quelqu’un qui se laisse prendre par la main. Certes, le développement de l’automédication peut engendrer 1,5 milliard d’euros d’économies par an et aider au financement, par exemple, de médicaments innovants. Mais il ne faut pas occulter d’autres problématiques, comme le fait que les cabinets médicaux sont débordés et que les médecins eux-mêmes disent que 16 % des patients reçus auraient pu se tourner directement vers le pharmacien. Il faut lier cela au fait que les principales motivations des patients qui s’automédiquent sont la connaissance du traitement dont ils ont besoin, la volonté d’éviter d’aller chez le médecin à la fois par commodité et pour épargner des dépenses inutiles à l’assurance-maladie.
Vous faites du pharmacien votre partenaire principal. Comment réagissez-vous face aux officinaux qui décrient l’usage désormais élargi de marques ombrelles incluant des médicaments, dispositifs médicaux et/ou compléments alimentaires ?
Les marques sont essentielles à la stabilité et à la vitalité du marché. On le voit dans les résultats du baromètre, le top 10 des laboratoires occupe 59,5 % du marché en valeur. La marque apporte de la réassurance, elle s’expose également car elle prend la responsabilité des produits à son nom et devient vulnérable en cas de manquement. On achète des produits de marque parce que l’identification est rapide et facile. Néanmoins, il y a un réel besoin de clarté au sein des marques ombrelles afin que les patients sachent quel type de produit ils utilisent. Nous sommes d'ailleurs en discussion sur le sujet avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). L’AFIPA est tout à fait favorable à cette réflexion éthique pour que le patient s’y retrouve.
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