Le virus Ebola a fait 1 552 morts sur 3 069 cas recensés en Afrique de l’Ouest, selon le dernier bilan de l’OMS (le 26 août), qui redoute jusqu’à 20 000 cas à terme et prévoit entre six et neuf mois de lutte pour venir à bout du virus. Avec un cas annoncé vendredi dernier au Sénégal, ce sont désormais cinq pays d’Afrique de l’Ouest qui sont frappés par l’épidémie (Liberia, Guinée, Sierra Leone, Nigeria, Sénégal). De plus, un autre foyer distinct d’Ebola est récemment réapparu en République démocratique du Congo (ex-Zaïre), y provoquant la mort de 13 personnes.
La lutte contre Ebola s’avère ardue : tout d’abord, les pays concernés ne disposent pas des structures nécessaires afin de lutter contre la maladie, et les populations n’écoutent pas les messages sanitaires. « Tout est réuni pour que l’épidémie s’emballe, a déclaré le Pr Peter Piot, codécouvreur du virus Ebola, dans une interview à « Libération ». L’épidémie explose dans des pays où les services de santé ne fonctionnent pas, ravagés par des décennies de guerre. En plus, la population se méfie radicalement des autorités ». Ensuite, aucun traitement ni vaccin contre Ebola n’existent sur le marché, même si certaines molécules sont en cours d’expérimentation. Toutefois, face à l’ampleur de l’épidémie, des experts réunis en août par l’OMS ont jugé éthique de fournir aux malades des médicaments expérimentaux aux effets secondaires non encore mesurés.
Ainsi, plusieurs médicaments expérimentaux sont sur les rangs. Notamment le ZMapp, un cocktail de trois anticorps monoclonaux. Jamais testé auparavant chez des humains malgré des résultats relativement bons chez le singe, ce médicament a été administré à sept personnes malades : deux des patients n’ont pas survécu, tandis que quatre semblent guéris, les médecins ne se prononçant pas encore sur le dernier cas. Mais il sera difficile d’en traiter plus, les stocks étant épuisés, indiquait le 12 août dernier son fabricant. Autres pistes prometteuses : l’Avigan, antiviral testé avec succès chez des rongeurs et qui serait en réserve suffisante pour traiter plus de 20 000 personnes. Autres molécules : le TKM-Ebola serait en attente de feu vert de la FDA pour son utilisation chez les malades ; le GBV006 n’a pas encore fait l’objet de demande d’autorisation d’essai clinique auprès de la FDA ; l’AVI-7537 est en cours d’essai cliniques et son fabricant pourrait fournir, si on lui demande, de quoi traiter une vingtaine de patients. Quelques vaccins expérimentaux contre Ebola sont également dans le pipe line. Notamment le vaccin de GSK, dont un essai clinique débutera ce mois septembre sur des volontaires sains au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali. Quelque 10 000 doses supplémentaires de vaccin seront également fabriquées afin que, si les essais sont concluants, des stocks de vaccins soient immédiatement disponibles pour l’OMS.
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