Le Quotidien du pharmacien.- Quel intérêt la pharmacie française représente-t-elle aux yeux des fonds d’investissement, alors même que ce secteur reste l’un des plus contraints ?
Emmanuel Roth.- Il s’agit en l’occurrence du groupe Lafayette, un groupement bien précis que nous avons identifié pour son modèle économique, la qualité de son management et l’implication de ses adhérents qui sont des indicateurs de la réussite de ce concept. Nous souhaitons les accompagner dans leur consolidation et dans l’amplitude qu’ils entendent donner au réseau en doublant le nombre d’adhérents, en développant d’autres axes, comme le MAD et l’optique. Nous avons été séduits par cette opportunité d’investir dans une très belle histoire de croissance et dans un concept différencié. Et ce dans des thématiques qui suscitent de la demande. De manière plus générale, le secteur « médico social » peut offrir des opportunités d’investissement dans des thématiques de croissance. Je pense ainsi à une autre opération que nous avons réalisée, le réseau de crèches « Les petits chaperons rouges ».
Estimez-vous vous substituer aux banques ?
Il est certes notoire que le secteur de la pharmacie connaît des difficultés d’ordre générationnel et économique. Pour autant, un fonds d’investissement n’a pas vocation à se substituer aux pharmacies. Rappelons que nous investissons au sein d’un groupement qui est destiné, par définition, à offrir aux pharmaciens des services pour les accompagner et leur permettre de se différencier sur le marché, d’aller plus vite et de redynamiser leurs officines alors que le secteur est en difficulté.
Le capital investissement marque un intérêt pour des levées de fonds sur le marché des entreprises non cotées. Et depuis peu, pour les groupements de pharmacie. Quel retour sur investissement les fonds peuvent-ils espérer de telles opérations ?
Je ne peux parler que de notre démarche. Elle est, pour notre part, motivée par la volonté de soutenir un groupement en extension qui souhaite offrir une valeur ajoutée à ses officines par des services différenciants. Il s’agit d’un cercle vertueux. Quant à la durée de notre implication, nous tablons sur le moyen/long terme sans avoir toutefois d’horizon prédéfini. Quant à notre stratégie, rappelons que c’est la croissance du groupe Lafayette qui doit être créatrice de valeur. Il n’est pas question de changer son modèle économique qui permet aujourd’hui aux pharmacies Lafayette d’être plus rentables, tout en connaissant des niveaux de croissance spectaculaires.
Capitalisez-vous sur l’hypothèse d’une libéralisation du marché de la pharmacie en Europe, et par conséquent, sur la création de chaînes ?
Les chaînes sont un serpent de mer. Je n’y crois pas trop, pour ma part. Mais un fait est certain, la pharmacie doit se réinventer. Et le modèle Lafayette, tel qu’il est, est un modèle vertueux.
*Président de Five Arrows Managers.
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