« La France est surtout exposée au trafic de faux médicaments via Internet, principalement dans le domaine des produits amaigrissants, des traitements des troubles de l’érection et en matière d’anabolisants », évoque Bernard Leroy, directeur de l’IRACM. Ce dernier rappelle que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 50 % des médicaments vendus sur Internet dans le monde sont des médicaments falsifiés (médicaments contrefaits, médicaments non autorisés…).
Les pharmacies en ligne françaises (autorisées depuis le 23 janvier 2013) ne sont pas à l’abri. Certaines ont été détournées. D’autres, dont le site n’est plus actif, se sont fait usurper leur identité. La vigilance est donc de mise, comme l’indique l’Ordre national des pharmaciens, qui « recommande fortement, à ceux qui veulent se procurer des médicaments sur Internet, de vérifier au préalable que la pharmacie en ligne sur laquelle ils se rendent est autorisée », via le site de l'instance.
Importations pas très parallèles
Récemment, une nouvelle menace est apparue : celle de la mise à profit du système des importations parallèles par le crime organisé en Europe. Ainsi, en 2014, un réseau criminel originaire de Naples a volé de l’Herceptin (anticancéreux) dans des camions destinés à des hôpitaux italiens, sachant qu’un flacon d’Herceptin coûte aux alentours de 400 euros. Les produits ont ensuite été déconditionnés puis dilués, comme le confirment des tests effectués par le Laboratoire Roche (fabricant de l’Herceptin), sur certains lots falsifiés. Enfin, ils ont été revendus sur d’autres marchés européens via le système des importations parallèles : des flacons ont ainsi été retrouvés en Allemagne, au Royaume-Uni et en Finlande. Les autorités sanitaires françaises se sont inquiétées du problème, et ont appelé les pharmaciens du territoire à la vigilance. Mais aucun de ces lots n’a été retrouvé dans l’Hexagone.
Il est vrai que la France est relativement bien protégée contre la contrefaçon, pour ce qui concerne les médicaments vendus en officine. En effet, dans notre pays, les pharmaciens ne peuvent s’approvisionner qu’auprès de grossistes répartiteurs et de l’industrie. Ce qui met hors d’atteinte le circuit légal du médicament, contrairement à d’autres pays européens comme la Finlande, la Suisse, l’Italie ou l’Allemagne. De plus, la bonne couverture sociale et les prix bas des médicaments remboursables sont d’autres freins à la contrefaçon.
Toutefois, la menace ne doit pas être ignorée. Dans cet objectif, l'Europe a publié une directive visant à encadrer la vente de médicament sur Internet et renforcer la sécurité de la distribution du médicament. Le texte entrera en vigueur le 9 février 2019. À compter de cette date, les industriels devront installer des dispositifs vérifiant l’absence d’effraction de la boîte (parfois déjà en place), et assurer une traçabilité individuelle des boîtes de médicaments sur tout le territoire européen.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion