Le Quotidien du pharmacien.- Votre rapport propose d'offrir la possibilité aux pharmaciens de « substituer » des médicaments sans joindre le prescripteur en cas de pénurie. Quelles pourraient être les modalités de cette pratique ?
Martine Berthet.- La substitution de médicaments, en cas de pénurie, devrait être simple à organiser à l'officine. La formation du pharmacien est pointue en matière de pharmacocinétique et pharmacodynamie. Il est donc tout à fait à même d'offrir une alternative thérapeutique, sans pour autant prendre la place du prescripteur.
Corinne Imbert.- Il y a une vingtaine d'années, le pharmacien avait le droit de proposer un équivalent thérapeutique, « en cas de rupture de stock et dans l’intérêt du patient » lorsqu'il n'arrivait pas à joindre le prescripteur. Nous revenons donc vers une pratique qui a existé et qui restait exceptionnelle, en lui apportant un cadre juridique.
Sur quels critères sera établie la liste des médicaments substituables en cas de pénurie ?
Martine Berthet.- Si notre proposition est acceptée, la liste de produits substituables en cas de pénurie devrait concerner les médicaments considérés comme essentiels. Cette liste serait établie par un comité d’experts constitué de représentants de l’ensemble des acteurs de la chaîne thérapeutique.
Corinne Imbert.- Je fais, certes, partie de la mission d'information mais je ne suis pas d'accord avec l'établissement d'une liste restrictive de médicaments. En effet, si un jour un médicament qui ne fait pas partie de la liste est en rupture, le pharmacien se retrouvera dans la situation actuelle. Il faut lui faire confiance : le médicament est son cœur de métier. Aujourd'hui, c'est la gestion de l'information qui nous pénalise le plus : en cas de rupture, nous ne savons pas toujours l’origine de cette défaillance, ni même quand le médicament sera à nouveau disponible.
Quelles sont les autres propositions phares de ce rapport ?
Jean-Pierre Decool.- Nous souhaitons permettre au pharmacien de faire du déconditionnement pour une meilleure gestion des tensions d’approvisionnement. Nous proposons également des exonérations fiscales aux entreprises qui investissent dans la production de médicaments essentiels, en France et en Europe. Enfin, nous suggérons de créer un pôle public de production et de distribution de médicaments essentiels concernés par des arrêts de commercialisation et de médicaments de niche exposés à des tensions d'approvisionnement. Ce pôle serait confié à la pharmacie centrale des armées, à l'agence générale des équipements et produits de santé et aux hôpitaux. Cela permettrait de ne plus dépendre uniquement des laboratoires pharmaceutiques pour la production de médicaments.
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