GARE DE LYON, à Paris, à la fin d'un après-midi printanier. François Baudin attend son train en dégustant un thé earl grey. À l'écouter, on comprend vite que ce n'est pas la soif de pouvoir, ni celle d'en découdre, qui anime le nouveau président de Giropharm. Sa nomination à la tête du groupement, à 52 ans, s'inscrit dans un parcours complètement atypique. Après un échec à l'entrée des études médicales, François Baudin veut être ingénieur en agroalimentaire : « J'avais d'abord opté pour pharmacie mais, à l'époque, l'inscription n'était plus possible ». Il s'oriente alors vers la fac de sciences, puis intègre l'ENSBANA, à Dijon, où il se spécialise en nutrition. Le jeune diplômé décide ensuite d'entreprendre des études commerciales, à l'ESSEC. Après cela, il se cherche encore. Blandine, pharmacienne, est déjà son épouse. Ils se sont connus au lycée. Elle est adjointe à Gueugnon, tandis qu'il planche sur la nutrition animale à Cluny. « Après la naissance de notre fille aînée, nous voulions travailler ensemble. Le premier qui trouvait cette opportunité devait entraîner l'autre », explique François Baudin. Finalement, en 1987, le couple jette son dévolu sur l'officine de Tramayes, un bourg d'un millier d'habitants à une trentaine de kilomètres de Mâcon. François Baudin y travaille de plus en plus régulièrement, s'occupant de la logistique et du tiers payant. « Je n'étais pas en terre inconnue. Pendant six ans, j'ai accompagné une étudiante dans ses révisions », se souvient-il dans un sourire.
Double casquette.
Mais le diplômé de l'ESSEC lorgne déjà sur une autre activité, l'optique. L'idée lui est venue alors que son épouse travaillait dans une pharmacie développant ce rayon. François Baudin ouvre donc son optique, mitoyenne à l'officine. Passant de l'une à l'autre, il obtient aussi son diplôme de préparateur, afin de « régulariser la situation ». Cette double casquette lui permet une approche complémentaire des patients, en particulier les personnes âgées et les diabétiques. Il voit une différence importante dans ses métiers : « Dans les deux cas, le plus souvent, les gens viennent avec une ordonnance. Mais s'il y a un problème, c'est vers l'opticien, et non l'ophtalmo, qu'ils se tournent. À l'avenir, on aura un peu la même attitude vis-à-vis des officinaux, considérés comme incontournables dans le succès d'un traitement ».
Ses réflexions et son expérience nourrissent François Baudin, président de Giropharm. C'est à la fin des années 1990 qu'il intègre le groupement, par l'intermédiaire d'amis pharmaciens. « Mon épouse et moi, nous aimons nos activités. Mais nous avons besoin d'aller plus loin et de nous engager. Blandine est conseillère municipale à Tramayes. Elle soutient la création d'une maison médicale pour y faire venir de jeunes médecins ». En 2002, François Baudin devient administrateur de Giropharm pour la région Bourgogne. Il entre au comité de direction, où il est remarqué pour ses qualités de gestionnaire et sa disponibilité. Lorsque Raymond Boura, l'ancien président, annonce son intention de se retirer, la haute fonction lui est proposée. Il accepte, mais sous conditions : « Je ne suis pas parisien pour deux sous. Je veux rester dans mon village autant que possible ». Vendredi, c'est jour de marché à Tramayes. Et François Baudin veut aussi du temps pour ses trois filles, Justine (25 ans), diplômée de l'ESC Reims, Agathe (22 ans), en seconde année de pharmacie à Lyon, et Victoire (16 ans), en seconde, future vétérinaire.
L'opticien-officinal consacre donc ses lundis et jeudis au groupement : « Giropharm, c'est une machine qu'il faut faire fonctionner. La fusion de nos entités régionales se met doucement en musique sur le terrain ». Calme, réservé, donnant parfois l'impression d'être un peu distant, le président veut aussi mieux faire connaître son groupement : « Nous privilégions toujours une certaine éthique dans nos opérations de communication. Les coups médiatiques, ce n'est pas le genre de la maison ! ». Mais les coups francs, oui. Car, outre la lecture et la cuisine, le plus grand plaisir de François Baudin est d'encourager son équipe de football favorite. Une passion qui remonte à l'enfance, lorsqu'il vendait les tickets d'entrée au stade aux côtés de son père, administrateur du club de foot de Gueugnon.
photo dans QPHAR
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