RIEN NE VA PLUS entre les compagnies spécialisées dans les génériques et celles qui fabriquent des médicaments brevetés. Le marché pharmaceutique est en plein bouleversement et la donne change en raison de multiples facteurs, comme le précise « Actualité médicale », notamment : l’augmentation de la part des médicaments dans le budget de la santé, l’arrivée de la fin de brevet de plusieurs blockbusters, la remise en cause de l’efficacité de certains produits, quand ce n’est pas leur innocuité, les changements de législation et la médiatisation de certains lobbies. L’Association canadienne du médicament générique (ACMG) affirme ainsi que les fabricants de médicaments brevetés n’ont consacré que 1,8 % de leurs revenus à la recherche fondamentale pouvant aboutir à la découverte de nouveaux médicaments. En réponse, les Compagnies de recherche pharmaceutique canadiennes (CRPC), qui regroupent les laboratoires de pointe, se félicitent d’un investissement de 1,1 milliard de dollars (810 millions d’euros) en R. et D., « malgré la récession, la restructuration mondiale de l’industrie, et les écarts en matière d’accès des patients aux nouveaux médicaments ». En fait, les ventes de princeps ont baissé de près de 10 % depuis l’an dernier au bénéfice des génériques. Cela dit, « si les entreprises de recherche pharmaceutique ne lancent pas de nouveaux médicaments, affirme le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB), on se demande comment elles peuvent faire autrement que perdre des parts de marché ». Une solution pour sortir de ce problème est proposée par le Dr Yves Robert, secrétaire du Collège des médecins du Québec : la mise en place d’une structure officielle capable de superviser toute la recherche biomédicale qui serait encadrée par un registre central et public de tout ce qui se construit dans le domaine clinique. Organisation qui permettrait de contrôler les problèmes de santé et de promouvoir de nouvelles molécules « qui ne dépendraient plus de facteurs généralement commerciaux, mais de problèmes de santé prioritaires du public ».
BELGIQUE
Innovation marketing
PLUSIEURS INFORMATIONS intéressantes nous sont livrées ce mois-ci par « Le journal du médecin » :
- D’abord, l’annonce de la création d’un nouveau mode de promotion des médicaments, la « visite hybride ». Il ne s’agit plus de délégués réalisant cette promotion auprès des professionnels de santé en visite face à face, mais aussi à distance, en web conférence, grâce à un couplage internet-téléphone, solution de communication multicanaux innovant en mode SaaS (Software – as – a- Service). Plusieurs laboratoires ont déjà pris ce tournant pour faire évoluer l’activité de leurs équipes de vente en s’appuyant sur ce type de technologie ;
- Une action menée par un groupement de 115 pharmaciens visant à une campagne gratuite de test de contrôle de l’asthme. Ce test comporte cinq questions et permet à chaque patient d’évaluer son score avec son pharmacien ;
- La fixation à 0,3 % de la croissance autorisée par le gouvernement pour les médicaments, chiffre qui rend perplexe les industriels ;
- Enfin la publication d’une enquête sur les dépenses de santé, qui indique que les produits pharmaceutiques dévorent le tiers du budget santé des ménages : les Belges consommeraient trop de médicaments. « C’est vrai, déclare Léo Neels, président de Pharma. Be (le LEEM belge), si on compare nos résultats avec ceux des Pays-Bas et d’autres pays nordiques, mais, vis-à-vis des pays du Sud, nous figurons parmi les plus petits consommateurs. » Et le président Neels de lancer une charge vigoureuse contre les génériques : « les indications des produits originaux sont délivrées au compte-gouttes, précise – t-il ; la barre étant placée très haut, un médicament doit commencer avec une indication très limitée et il ne trouve que progressivement sa destination. Or, s’exclame – t-il, lorsqu’il touche à la fin de son cycle d’existence, qu’il concerne un plus grand nombre de patients et devient donc ainsi plus attirant, les génériques rappliquent (sic) pour écrémer nos investissements ! »
PAYS-BAS
Assurances privées
AUPARAVANT, les Hollandais connaissaient deux systèmes de Sécurité sociale : le système universel excluait les citoyens dont les revenus dépassaient 30 000 euros. Ces catégories devaient recourir à des couvertures privées de substitution. Actuellement, comme l’indique « Artsen krant », une nouvelle couverture universelle est en vigueur : la ZVW, désormais statutaire mais garantie par des assureurs privés. Ceux – ci doivent toutefois accepter tout le monde, mais sont libres de décider qui délivrera les soins. La plupart des Néerlandais s’assurent également en plus dans le privé pour tous les soins non couverts. Ce système est financé par des cotisations en fonction du revenu, sur la base de 6,5 % jusqu’à 30 000 euros annuels et par une prime fixée à 1 050 euros / an. Toutefois, les mineurs de moins de 18 ans ne paient rien, et les adultes dont la prime dépasse 6,5 % de leurs ressources se voient verser une allocation santé.
MALTE
Carte rose pour les démunis
LE SYSTÈME public des soins de santé assure désormais un large éventail de soins et de services sur cet archipel méditerranéen : le ticket modérateur concerne essentiellement les soins optiques et dentaires et certains médicaments pour les patients en ambulatoire. Participation qui ne concerne pas les bas revenus détenteurs d’une « carte rose », ainsi que certains membres du personnel de la police et de l’armée, les membres des ordres religieux et les prisonniers. Mais ce système, financé par l’impôt et centralisé par le gouvernement, oblige à des listes d’attente souvent importantes et beaucoup de patients s’adressent à des compagnies privées, qui sont en nette progression, à moins qu’ils aillent, de plus en plus, se faire soigner à l’étranger.
ÉTATS-UNIS
Plus de transparence
UN GROUPE DE TRAVAIL de la FDA vient d’émettre 21 propositions afin d’améliorer la communication en matière de santé entre l’Agence et le public. Cela, en réponse à un engagement du président Obama qui souhaitait « une ouverture sans précédent concernant l’information ». L’objectif est, selon le président de ce groupe, Joshua Sharfstein, de « faciliter une transparence destinée à promouvoir la santé et l’innovation, et de maintenir un équilibre entre la nécessité de transparence, la protection des secrets commerciaux et la confidentialité ». Parmi ces recommandations, résumées par « Tribune médicale », on trouve notamment l’accès octroyé via internet aux informations sur les effets secondaires des médicaments, avec des documents mentionnant bien le nom de marque, la DCI, le dosage et le mode d’administration. Également devraient être publiées les demandes de lancement d’études cliniques, avec les éventuelles suspensions ou abandons d’études. De même pour les AMM. L’Agence devrait aussi rendre publics les refus d’homologation qu’elle transmet aux laboratoires, y compris les dispositifs médicaux. Enfin, la FDA devrait faire connaître les résultats des évaluations des entreprises souhaitant importer des produits aux États-Unis. Toutes ces propositions vont être soumises à l’avis du public pendant deux mois, avant que le groupe de travail ne formule des décisions définitives.
ITALIE
Pharmacovigilance de pointe
LA PHARMACOVIGILANCE en plein essor en Italie. Fernand Ferrazin, responsable de l’Agence nationale de pharmacie, vient de présenter le bilan annuel de cet organisme, que résume « Farmacia news ». Il se félicite des progrès concernant la pharmacovigilance. Durant les douze derniers mois, en effet, près de 14 000 signalements de réactions secondaires diverses concernant des médicaments ont été rapportés, soit un taux supérieur de 20 % par rapport à l’année précédente. Ce qui donne une proportion de 250 signalements par million d’habitants, proche des normes conseillés par l’OMS (300). Ce résultat, constate M. Ferrazin, est dû à l’étroite collaboration de tous les professionnels de santé : médecins, pharmaciens, infirmiers, nécessaire pour le développement de toute pharmacovigilance.
Dans un autre registre, le bras de fer continue entre les hypermarchés, qui appliquent en moyenne des ristournes de 17 % pour les médicaments OTC, et les officines, obligées de pratiquer, afin de préserver leur clientèle, des opérations promotionnelles pouvant aller jusqu’à 30 %.
QUÉBEC
La prévention avant tout
SOUS L’INTITULÉ : « un nouveau paradigme des soins de santé », un important forum économique réunissant à Montréal des spécialistes internationaux a permis de faire le point sur le concept de « médecine personnalisée ». Ce système a pour but de développer l’intégration des différentes données de génomique, protéomique et métabolomique, afin d’obtenir des biomarqueurs de diagnostic pour aider « à déterminer le bon médicament à donner au bon patient et au bon moment ». Selon le Dr Leroy Hood, président de l’Institut de biologie des systèmes, ces tests peuvent aider à prédire le risque de développer un cancer, un diabète ou une maladie d’Alzheimer. L’objectif étant de promouvoir la compréhension et l’adoption de ce concept et de ces produits médicaux personnalisés au profit des patients.
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