Nou gon ke sa (« y’en a assez »), c’est par ces mots que les pharmaciens adhérents du syndicat des pharmaciens de Guyane (FSPF) signent leur ralliement au combat des différents collectifs qui s’organisent dans le département.
Pour protester, eux aussi, contre les nombreux dysfonctionnements dont la population guyanaise s’estime victime et pour exprimer le malaise général, les pharmaciens ont suivi, le 28 mars, l’opération « Ville Morte ». Ils ont fermé leur officine toute la matinée « en signe de soutien au peuple de Guyane », comme le précise un communiqué du syndicat. Le traitement des urgences était assuré par les pharmacies de garde et par quelques autres pharmacies. La majorité des titulaires se disait prête à réitérer ce mouvement, quitte à ouvrir partiellement les officines à l’instar des autres commerces.
Un à deux mois de stocks
Les pharmaciens comme de nombreuses autres professions se sont joints aux marches qui réunissaient, dans le calme et la dignité, plus de 15 000 personnes sur une population de 250 000 habitants. « Nous sommes particulièrement sensibles aux revendications portées dans l’intérêt des Guyanais, notamment en matière de sécurité et de santé », précise le syndicat. « Notre adhésion au mouvement est totale, il est grand temps de frapper du poing sur la table et de réclamer que ce qui a été promis par le gouvernement soit enfin fait », déclare de son côté Louise Arel-Golitin, titulaire de la pharmacie du Front de mer, à Kourou.
Les pharmaciens n’ont eu à déplorer aucun débordement de foule sur le passage des défilés. Aucun d’entre eux n’a été pris à partie. Alors que des pénuries de carburants se déclaraient, les pharmaciens ont tenu à rassurer la population. « Les pharmacies sont jusqu'à présent correctement approvisionnées. De plus, le respect de leur répartition sur le territoire guyanais permet aux habitants d’avoir accès aux médicaments au plus près de chez eux », affirme le syndicat. « Nous avons été autorisés à franchir les barrages filtrants pour livrer des médicaments aux patients. Aucun malade n’a dû interrompre son traitement en raison des événements », ajoute Louise Arel-Golitin.
Pour l’heure, les titulaires parviennent à être approvisionnés correctement par les deux principaux grossistes-répartiteurs présents sur le territoire. Aussi, même si les containers ne pouvant être déchargés aux ports sont refoulés vers le Surinam, ou encore si le ravitaillement par avion ne peut s’effectuer en raison du blocus de l’aéroport de Cayenne, les pharmaciens ne sont pas inquiets. « Nos grossistes-répartiteurs détiennent en moyenne entre un mois et deux mois de stocks pour 80 % des produits », déclare la pharmacienne de Kourou.
Un délai qui devrait permettre aux pharmaciens guyanais d’assurer la continuité des soins, le temps que Paris s’active à conclure avec les leaders de la mobilisation guyanaise « un pacte d’avenir ambitieux » susceptible de faire enfin décoller la région.
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