LA RÉMUNÉRATION mixte entrera en vigueur le 1er janvier prochain. Mais à quoi correspondra l’honoraire en pratique ? Difficile de répondre encore concrètement à cette question. Tandis que les ultimes réunions de négociations entre les syndicats d’officinaux et l’assurance-maladie s’engageront début décembre, plusieurs pistes sont avancées. « L’idée ne serait pas d’introduire un type d’honoraires de dispensation, mais plusieurs, afin de correspondre aux différents profils d’officine », expliquait ainsi récemment au « Quotidien » le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Gaertner (notre édition du 11 octobre). Pour lui, l’ordonnance doit rester la référence, mais d’autres critères pourraient être pris en compte. Dans le numéro du « Pharmacien de France » de novembre, le président de la commission économie de l’officine de la FSPF, Philippe Besset, se montre plus précis. « Nous allons demander un honoraire de 75 centimes par dispensation pour matérialiser l’acte du pharmacien, explique-t-il. Ensuite, chaque ordonnance sera valorisée en fonction de sa complexité. » Le type de patients (personnes âgées, traitement de substitution aux toxicomanes, contraception d’urgence) pourra également être un paramètre ouvrant droit à une majoration. La FSPF souhaite également que l’intervention pharmaceutique sur une ordonnance soit rémunérée, c’est-à-dire qu’une somme soit versée à chaque modification de prescription, effectuée en coordination avec le médecin. Au total, ces honoraires représenteraient 12,5 % de la rémunération actuelle, soit 700 millions d’euros, comme le prévoit la convention signée début avril. À terme, en 2017, cette proportion doit atteindre 25 %.
Un honoraire complémentaire.
De son côté, le président de l’USPO, Gilles Bonnefond, se dit d’accord pour retenir les critères de traitement de substitution aux toxicomanes et de délivrance de la pilule du lendemain. Mais, selon ses calculs, ils ne permettront de dégager que 25 millions d’euros. Il faut donc aller plus loin. Pour y parvenir, Gilles Bonnefond choisit de prendre un autre chemin. Car, à ses yeux, il est inutile de fixer un niveau d’honoraires pour commencer. « Nous partons du principe que rien ne doit venir diminuer la rémunération actuelle des pharmaciens », martèle-t-il. Et, pour lui, la marge du réseau, qui s’élève aujourd’hui à 5,5 milliards d’euros, doit être maintenue pour au moins les trois ans à venir. Du coup, à ses yeux, la part d’honoraires introduite doit simplement venir compenser la perte de marge liée aux mesures prises dans le cadre des projets de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). L’USPO propose ainsi de mettre en place un honoraire complémentaire (1 euro) pour les ordonnances dont le montant ne dépasse pas 10 euros (moins de 2,50 euros pour le pharmacien). « Cet outil permettrait d’ajuster la rémunération sur quatre ans », insiste Gilles Bonnefond. En fait, en fonction de la contribution de l’officine au budget de la Sécu, on pourrait soit augmenter le montant minimum de perception pour une ordonnance, soit l’assiette des ordonnances concernées par un honoraire complémentaire. À suivre.
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