L’étude publiée ce mardi par le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) rend compte de l’évolution de l’incidence de la tuberculose en Ile-de-France entre 2000 et 2010. Selon ses auteurs, le nombre de cas de tuberculose déclarés dans la région a baissé très significativement au cours des onze dernières années, de l’ordre de 40 %, notamment grâce l’amélioration des conditions de vie et au travail des centres de lutte contre la maladie (CLAT). Toutefois, de fortes disparités territoriales ont été observées au sein de la région Ile-de-France, suggérant des dynamiques différentes selon les départements. À Paris, après une diminution remarquable des taux de déclaration jusqu’en 2006, la décroissance observée s’est ralentie. Cependant, cette baisse reste supérieure à celle observée dans les autres départements (plus de 50 %). Cette forte diminution du taux d’incidence à Paris pourrait être en partie liée à des flux migratoires moindres (moins d’immigration et/ou davantage de mobilité des populations migrantes). Elle pourrait aussi traduire un risque moindre de transmission lié à la performance du programme de lutte contre la tuberculose. Les analyses du CLAT de Paris montrent une plus grande concentration des cas dans l’Est et le Nord de la capitale en 2012.
En petite couronne, après une diminution progressive jusqu’en 2006, les taux de déclaration des départements des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne sont restés relativement stables et proches des taux régionaux. En revanche, les taux d’incidence de la Seine-Saint-Denis n’ont pas diminué et restent stables depuis 2002. Ce département est devenu aujourd’hui celui où le taux d’incidence de la tuberculose est le plus élevé du territoire national (départements d’outre-mer compris), avant Paris. La Seine-Saint-Denis est le seul département d’Ile-de-France où le revenu moyen des ménages reste inférieur à la moyenne nationale et avec une plus grande proportion de cas notifiés d’origine étrangère. Or, la répartition des cas de tuberculose est étroitement liée à celle des indicateurs d’inégalités sociales, en particulier en termes de revenu et de logement, facteurs qui jouent fortement dans la propagation des cas de tuberculose.
Cette étude montre la pertinence du plan régional de lutte contre la tuberculose pilotée par l’ARS Ile-de-France, qui a développé différents axes. Le premier axe insiste sur le diagnostic précoce des cas par les enquêtes autour des cas contagieux et le dépistage ciblé de la tuberculose dans les populations les plus à risque, contribuant à réduire la durée de la contagiosité. Le traitement des infections tuberculeuses latentes récentes identifiées autour d’un cas contagieux permet d’éviter la survenue de cas secondaires. Le second axe concerne la promotion de la vaccination des enfants nés depuis 2007, année où l’obligation vaccinale par le BCG a été levée. Elle reste fortement recommandée en Ile-de-France.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion