Alors qu'un rassemblement est prévu à 18 heures devant le palais de justice de Rouen (Seine-Maritime) pour réclamer « la vérité sur les produits qui ont pris feu », un pharmacien du secteur apporte son témoignage.
La population de l'agglomération de Rouen et tous ceux sur le passage du spectaculaire panache de fumée émanant de l'incendie de l'usine Lubrizol restent dubitatifs malgré les engagements répétés du gouvernement et des services de l'État à communiquer en toute transparence. Confronté aux infox complotistes et aux angoisses justifiées, Pierre-Yves Queïnnec, titulaire à Darnétal, à environ 7 km de l'usine Lubrizol, veut garder la tête froide et conseiller au mieux ses patients. Si l'officine a échappé au chemin du gigantesque panache de fumée dû à l'incendie, ce n'est pas le cas du domicile du pharmacien situé à Mont-Saint-Aignan. « La pharmacie a été un peu touchée vendredi en fonction des vents mais c'est surtout mon lieu d'habitation qui a été impacté car il s'est trouvé sous le panache de fumée. Ma famille a été impactée, mes enfants, mes amis… Je suis très préoccupé en tant que père de famille », explique Pierre-Yves Queïnnec.
Professionnel de santé avant tout, il s'est appliqué à délivrer les bonnes informations à ses patients. Si beaucoup se sont plaints de l'odeur nauséabonde et d'avoir la gorge irritée, le pharmacien est intervenu à plusieurs reprises auprès de personnes fragiles qui ne faisaient pas le lien entre certains symptômes aggravés d'une pathologie et l'événement rouennais. Et dans ce cas, pas de prise de risque : allergiques et asthmatiques ont été orientés vers leur médecin traitant. Quant à la ruée sur les masques dits chirurgicaux, Pierre-Yves Queïnnec indique en avoir distribué quelques-uns le premier jour, mais avoir surtout expliqué que ces masques n'avaient aucun pouvoir filtrant concernant les gaz.
« Je ne jette pas la pierre aux confrères qui ont vendu nombre de masques à la population. D'une part les explications rationnelles ne suffisent parfois pas à rassurer les patients, d'autre part on a appris seulement le samedi que la toiture qui a brûlé contenait de l'amiante. Peut-être qu'il y a d'autres éléments dans l'air dont les masques peuvent protéger. Peut-être que je n'aurais pas dû dissuader les gens de les utiliser… J'ai néanmoins été rassuré d'entendre le directeur du SAMU de Rouen avoir le même discours que moi sur l'utilité des masques. » Cependant, Pierre-Yves Queïnnec regrette une communication parcellaire des pouvoirs publics et le manque de consignes appropriées pour que les professionnels de santé puissent délivrer un message uniforme.
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