COMMENT la discrète localité de Trivy, en Saône et Loire, parvient-elle à attirer dans ses murs des pointures du jazz, tel que Michel Legrand et Claude Bolling ? « Un chèque suffit », sourit Jean Lechère, pharmacien à Mâcon. Ce n’est pas aussi simple, bien sûr. Les Nuits Musicales de Trivy sont devenues depuis leur création en 1997, une véritable institution dans cette commune de moins de 300 habitants, elle attire les amateurs musicaux de la ville voisine de Macon, et bien au-delà, jusqu’à Chalon sur Saône et Lyon. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. « Je souhaitais animer le village, se souvient Jean Lechère, alors premier adjoint au maire. J’avais fait plusieurs propositions, des grandes fêtes, des concerts… Mais la commune n’a pas suivi. Je me suis donc lancé seul en créant une association pour quelques concerts dans l’année. » Ils étaient au début consacrés à la musique classique, mais celle-ci est déjà bien présente à Macon, et au gospel. « Du gospel, il est facile d’aller au jazz », observe-t-il. Ce qui a permis au pharmacien d’assouvir sa passion du jazz, qu’il entretient depuis l’adolescence. Il a notamment joué de la clarinette.
Un cadre exceptionnel.
Les Nuits Musicales de Trivy ont sans doute réussi à s’imposer grâce à deux décisions habiles. La première a concerné le calendrier. Les quatre nuits organisées par Jean Lechère sont dispersées au printemps et en automne* et évitent ainsi la période estivale et la très forte concurrence qu’elle exerce. La seconde décision est relative au lieu, l’église du village. Celle-ci dispose d’une excellente acoustique et offre un cadre exceptionnel pour ces concerts, fort apprécié des spectateurs… mais aussi des musiciens. « Ils aiment être si proches du public », souligne Jean Lechère. Seul hic, l’église est un peu petite, selon le pharmacien, elle ne peut accueillir que 300 personnes. Mais cela ne diminue pas les atouts réels de ce festival un peu à part pour attirer les plus grandes stars du Jazz. Reste l’incontournable question financière. « Tout est financé par les entrées », explique le pharmacien dont l’association bénéficie aussi de petites subventions locales. « Rien qui nous permette de faire des bénéfices », ajoute-t-il cependant.
Le véritable enjeu est peut-être lié au temps que demandent la préparation et l’organisation de ces Nuits Musicales. Jean Lechère admet volontiers qu’elles lui en prennent beaucoup. D’abord contacter les musiciens par l’intermédiaire de leurs agents, réussir une bonne programmation, assurer toute la logistique, la préparation des affiches et des plaquettes, informer les six cents clients habituels… Même si l’association qu’il a fondée comprend une dizaine de personnes, son engagement personnel reste important. Mais quelle récompense au bout de ces efforts. « C’est un vrai bonheur de les contacter et de les voir vivre leur musique », évoque-t-il. Les Nuits Musicales de Trivy ont reçu au printemps dernier la Framboise Frivole un duo belge qui touche à d’autres genres, le classique, l’opéra, le rock et Rhoda Scott, la meilleure organiste de jazz selon Jean Lechère. Elles s’apprêtent à accueillir en automne prochain rien de moins que Didier Lockwood et Marc Lafferière. De quoi motiver le pharmacien pour de longues années encore…
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