Conseils d'expert…

Jean Occulti

Publié le 26/04/2018

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Pharmacien formateur

Le Quotidien du pharmacien. – Quels sont les contrôles indispensables à effectuer au comptoir en cas de plaie ?

Nathalie Walter.– Il faut contrôler la sensibilité et la motricité en aval de la zone touchée et s'assurer du degré de gravité de la blessure : la profondeur, la situation de la plaie – la zone interdigitale est problématique, la perte de sensibilité sont des facteurs de gravité. Dans ce cas, il est préférable d'orienter la personne vers l'hôpital ou la consultation médicale. Contrôlez l'état de la vaccination antitétanique et questionnez le patient afin de savoir s'il est diabétique ou immunodéprimé. Ces profils nécessitent une surveillance particulière car ils sont plus facilement sujets aux infections. Rappelez leur les signes – rougeur, gonflement, douleur – de l'infection et les gestes de contrôle du pied à effectuer systématiquement pour les diabétiques. Dans leur cas, la perte de sensibilité due à une mauvaise irrigation des terminaisons nerveuses ne facilite pas le repérage des lésions principalement au niveau des pieds moins visibles que les mains. Aux patients immunodéprimés, il faut conseiller de garder sur soi des dosettes de sérum physiologique et de désinfectant afin de pouvoir se traiter rapidement si une blessure survient.

Sachez aussi que chez l'enfant et la personne âgée dont la peau est plus fragile, la situation est aggravée pour tout type de plaie.

Quels sont les cas les plus fréquents de plaie rencontrés au comptoir et comment les traiter ?

Les ampoules constituent un motif de demande récurrent à l'officine. Disposer de deux paires de chaussures pour éviter la répétition des points de frottement est un conseil de bon sens à rappeler à la clientèle. Les plaies au niveau des mains sont une autre problématique très courante. Face à ces petites lésions sans caractère de gravité, la procédure standard débute par un lavage de la zone touchée simplement à l'eau – qui élimine 95 % des germes – ou au savon suivi d'un séchage. On peut ensuite appliquer un désinfectant (chlorhexidine, Dakin…) ainsi qu'un pansement pour isoler la plaie. Attention aux lésions situées sur la main car elles nécessitent souvent un contrôle médical. D'autres situations peuvent se présenter à l'officine comme le panaris. Si le patient signale un réveil nocturne dû à la douleur, envoyez le directement consulter un médecin.

À l'officine, si une plaie présente des facteurs de gravité, un lavage au sérum physiologique s'impose ainsi que l'application d'une protection facile à retirer. Utilisez une compresse maintenue par un filet tubulaire à maille élastique qui permettra à l'infirmière de le défaire rapidement et sans douleur.

Que conseiller en cas de brûlure ?

Pour arrêter le processus de « cuisson », il faut refroidir la zone brûlée en la laissant sous l'eau courante - afin d'évacuer la chaleur - à température tempérée et pas glacée. Effectuer ce geste le plus tôt possible. Ensuite, on peut traiter la brûlure à l'aide d'un pansement ou en appliquant de la Biafine. Rappelez-vous tout de même de cette règle : si la surface totale de la zone touchée est supérieure à la moitié de la paume, une consultation ou l'avis du centre 15 s'impose.