PREMIER CONSTAT : à la remontée, dans les sondages, du président sortant au début du mois, a succédé une petite rechute. Or M. Sarkozy n’a aucune chance si, après avoir progressé d’un pas, il recule d’un autre. Il n’a pas un an pour se refaire une popularité, il n’a qu’un mois. Il est talonné par Marine Le Pen, à 2 % de voix en moins que lui. On nous avait annoncé le croisement prochain des courbes de MM. Sarkozy et Hollande ; le croisement, en réalité, pourrait se produire dans quelques jours entre Mme Le Pen et le président en exercice. Certes, le chef de l’État compte sur l’annonce de sa candidature, fin février ou début mars, pour attirer de nouveaux suffrages sur son nom. C’est une façon de dire que tout n’est pas perdu pour lui, mais que sa situation est désespérée.
Contre une adversité tenace, la majorité se bat avec tous les moyens dont elle dispose, y compris quelques attaques peu honorables contre la gauche, laquelle n’hésite pas non plus à faire au pouvoir le procès de tout ce qu’il dit et de tout ce qu’il fait. Cette gesticulation regrettable est surtout vaine. Les Français sont blasés et sourds au débat superficiel. Ils attendent des propositions sur l’emploi et le pouvoir d’achat que ni la droite ni la gauche ne peuvent vraiment avancer à cause de la crise et de l’endettement du pays. Hier, M. Hollande devait donner le coup d’envoi de sa campagne, comme si elle n’avait pas déjà commencé, et se livrer à de multiples effets d’annonce. On verra s’ils modifieront les résultats des enquêtes d’opinion. Mais, depuis longtemps, ce n’est pas la gauche qui gêne M. Sarkozy, c’est le Front national dont l’ascension devient alarmante. En effet il n’est pas faux de dire, comme Mme Le Pen, que tout le monde imite le FN, Sarkozy depuis toujours, plus récemment Jean-Luc Mélenchon et encore jeudi dernier François Bayrou qui a renvoyé l’UMP et le PS dos-à-dos comme le fait régulièrement l’extrême droite, qui ne voit aucune différence entre la gauche et la droite.
Accusé de populisme à son tour, M. Bayrou s’exclame qu’il « aime le peuple ». On ne lui prêtera aucune arrière-pensée idéologique. Il a prouvé son culte de la liberté, de l’euro et de l’Europe, ce qui n’est pas le cas de M. Mélenchon. Il y a diverses formes de populisme et toutes ne sont pas aussi dangereuses. M. Bayrou veut transformer l’essai : les sondages ont rétabli sa crédibilité, il tente de parvenir à un score qui lui permettrait de franchir le premier tour. Et, pour y parvenir, il fait des accommodements avec le ciel. De sorte que tous les cas de figure sont autorisés aujourd’hui, par exemple la présence de Marine Le Pen ou de François Bayrou au second tour. Ce qui validerait une défaite prématurée de M. Sarkozy, mais pas celle de M. Hollande : il faudrait un miracle pour que le peuple ait à choisir entre le candidat socialiste et celui de MoDem.
Hollande, dans tous les cas de figure.
Ce n’est pas que M. Hollande fasse une campagne parfaite. Plus le temps passe, plus les « incidents » se multiplient ,et de telle manière qu’ils obscurcissent le projet du candidat. Il avait évoqué des « redéploiements de crédits » pour l’embauche de 60 000 enseignants en cinq ans, la gauche du PS a exigé des investissements nouveaux (dont M. Hollande n’a pas le premier sou). Elle a été « recadrée » par une mise au point relativement vigoureuse de M. Hollande. À droite, on se repaît des contradictions du PS, de ce retour à la guerre des courants, du manque de crédibilité des propositions socialistes, mais on feint de ne pas savoir que les querelles intestines du PS ne changent rien à l’avantage énorme dont bénéficie l’ancien Premier secrétaire : dans un récent sondage, il bat M. Sarkozy en récoltant 59 % des suffrages. Voilà la réalité : ce résultat de M. Hollande est presque le même qu’il y a quatre mois, malgré l’ascension de M. Mélenchon, de M. Bayrou et de Mme Le Pen. Et pourtant le candidat du Front de gauche a axé sa stratégie sur l’électorat du PS, le parti d’où il vient. En fait, il est probable que M. Mélenchon nuise davantage à Mme Le Pen (dont le score, sans lui, serait supérieur) et à M. Sarkozy. Lequel se bat contre un obstacle infranchissable : la rancœur définitive d’une bonne partie des gens qui ont voté pour lui en 2007.
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