La profession prête à relever le défi

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Publié le 06/03/2017

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Le message des patients semble être reçu par la profession. Ainsi, 96 % des pharmaciens se déclarent favorables « à l’autorisation de prolonger certaines ordonnances », tandis que près de sept titulaires sur dix se voient très bien prescrire et interpréter des analyses de laboratoires.

Pas de gadget, mais des missions efficaces et pertinentes. C’est ce que réclame, en substance, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), en réaction à cette enquête. Il confirme la faculté de la profession à se réformer et à évoluer vers de nouveaux services « sans aller toutefois jusqu’à la vente d’assurance ! »

Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), voit, quant à lui, dans les résultats de cette étude, la confirmation des « orientations prises dans la convention de 2012 dans l’intérêt de l’accompagnement du patient ». Mais alors que les deux syndicats négocient actuellement avec l’assurance-maladie une nouvelle convention, Philippe Gaertner rappelle la nécessité de garantir l’économie de l’officine face à ces changements profonds en vue. « Il faut une adéquation entre le temps passé avec le patient et la logique entrepreneuriale », affirme-t-il.

À la lecture des souhaits des patients, la vision du pharmacien chef d’entreprise est encore plus évidente pour Éric Myon, secrétaire général de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). « Il y a à la fois la volonté d’aller vers le pharmacien clinicien, ce qui nous rassure, mais en même temps, la nécessité d'accompagner le patient dans sa demande croissante de soins et de services. À nous d’en tenir compte si nous voulons rester les référents de santé ».

Dans les amphis, les étudiants trépignent d’impatience pour mettre en œuvre leurs compétences cliniques acquises pendant leur cursus. C’est ce que souligne Anthony Mascle, président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Pour l’heure, ils se sentent bridés par le système : « une assistante médicale peut prolonger une ordonnance, ce qu’on refuse encore aux pharmaciens », s'insurge l'étudiant de cinquième année.

Aussi, dans ce contexte, les souhaits des patients, aussi sincères et visionnaires soient-ils, ne resteront que des vœux pieux tant que les pharmaciens ne disposeront pas de plus d’amplitudes.

M. B.