Le Quotidien du pharmacien.- On vous reproche de ne pas avoir répondu à l'appel d'offres lancé par la branche officine. Comment justifiez-vous votre choix ?
Denis Stainier.- Il s’agit d’une position de principe puisque nous considérons que le cadre réglementaire induisant la recommandation présente des inconvénients majeurs. Par exemple, au contraire de l’ancien système de la désignation, la recommandation ne permet pas que les organisations patronales et salariales soient représentées au conseil d’administration. Or Klésia a toujours fonctionné sur ce système paritaire qui lui permettait d’associer la branche à sa gouvernance, notamment dans les prises de décisions telles que l’utilisation des fonds ou plus globalement la stratégie de groupe.
Quels risques, selon vous, le système de recommandation comporte-t-il ?
La recommandation met en danger la mutualisation dans les branches professionnelles en créant des risques d'antisélection. La procédure de mise en concurrence est systématiquement sujette à contentieux. Elle n'apporte aucun « plus » à ce que nous faisons déjà.
Est-ce le seul motif de votre abstention ?
D'abord, certaines clauses semblaient illégales : le transfert de réserves de l'assureur sortant au profit de l'assureur « recommandé ». Ce qui est, d'après notre analyse juridique, tout à fait illégal. Nous n'en avons pas obligation. Par ailleurs, le cahier des charges de l’appel d’offres que nous avons soigneusement étudié faisait apparaître des critères qui nous semblaient insuffisamment pondérés notamment en ce qui concerne les risques de solvabilité et la qualité de service. Ils ne garantissent ni la pérennité des régimes, ni les intérêts des officines et des salariés. Enfin, certaines organisations de salariés et organisations patronales ne sont pas signataires de l'accord visant à recommander un organisme.
Quelles sont aujourd’hui les conséquences pour les pharmaciens titulaires et leurs salariés qui souhaitent continuer d'adhérer à Klésia ?
Cela ne change rien. Nous accompagnerons les officinaux comme nous l’avons toujours fait, et ce sur le mode de la labellisation. Une méthode plus « douce » qui nous permet, en concertation avec les représentants du patronat et des salariés, d’œuvrer pour l’amélioration continue des régimes, notamment en ce qui concerne l'amélioration des couvertures des non-cadres. Par ailleurs, nous allons fournir un effort de communication pour démontrer à nos adhérents l’intérêt qu’ils auront à poursuivre avec nous plutôt que de faire un saut dans l’inconnu, fondé sur des bases juridiques et financières douteuses.
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