SORTI vainqueur des élections législatives de dimanche en Grèce, le parti de gauche radicale Syriza a promis à un pays à bout de souffle la fin des plans d’austérité. La renégociation de la dette, la relance d’une économie exsangue, et une revalorisation des minima sociaux sont les premières réponses qu’Alexis Tsipras, le nouveau premier ministre, aura à apporter à l’urgence humanitaire que connaît le pays.
Au rang des priorités, le nouveau gouvernement va devoir également s’atteler à un chantier de taille : la santé. Car s’il est un secteur malade de ces cinq années d’austérité, c’est bien celui du système de soins. Un Grec sur quatre n’a plus de couverture maladie, les dépenses publiques de santé ont été réduites de moitié depuis 2009, et les professionnels de santé subissent eux-mêmes la précarité que connaissent leurs patients : l’ardoise des caisses d’assurance-maladie auprès des acteurs de santé et des laboratoires s’élèvent à près de deux milliards d’euros.
Au cours de sa campagne, Syriza avait promis de doubler le budget de santé. Un projet ambitieux, étroitement lié à la reprise de l’économie grecque. Plus audacieux encore, Syriza avait inscrit à son programme l’accès aux soins médicaux pour tous, les médicaments gratuits pour les non-assurés et les personnes à faibles revenus, ainsi qu’une remise à flot des hôpitaux publics, voire une nationalisation des cliniques.
Reste à Syriza à prouver que son programme était tout autre que démagogue. Il compte cependant en ses rangs des éléments dotés de suffisamment de réalisme pour ne pas oublier ses engagements. Parmi eux, Irene Agathopoulou, la plus jeune députée de Syriza. Âgée de 24 ans, cette pharmacienne de Kiklis, dans le Nord du pays, s’est impliquée pendant ces trois dernières années dans les pharmacies sociales. Ces cinquante structures qui ont fleuri dans tout le pays, ont dispensé gratuitement aux Grecs sans couverture sociale des médicaments offerts par des donateurs. Une initiative très controversés mais synonyme de survie pour de nombreux Grecs, pendant ces années d’extrême austérité.
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