À l'occasion des auditions menées hier soir par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'affaire Lactalis, la présidente de l'Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, a rappelé sa stupéfaction lorsqu'elle a appris que des lots de lait infantile Lactalis n'avaient pas été retirés de la vente dans certaines officines.
« J'ai affirmé très vite, très fort, et je réaffirme ici mon intention de mener des sanctions disciplinaires contre ces pharmaciens qui n'ont pas respecté leurs obligations de sécurité sanitaire », a lancé Carine Wolf-Thal devant les députés. Devant l'impossibilité d'accéder aux procès-verbaux dressés par les agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en raison du secret de l'enquête, la présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP) a demandé la liste des tribunaux auprès desquels des procès verbaux ont été déposés, mais ne l'a toujours pas reçue. Elle annonce que l'Ordre se portera partie civile à chaque fois qu'un pharmacien aura failli et se retrouvera devant un tribunal.
Carine Wolf-Thal a par ailleurs détaillé le circuit d'approvisionnement de l'officine et le fonctionnement du dossier pharmaceutique (DP), en particulier la fonctionnalité DP rappel-retrait (lire notre article « abonné »), et les différents moyens mis en œuvre pour s'assurer que l'information concernant le retrait de lots de lait possiblement contaminés aux salmonelles parvienne à tous les pharmaciens. Elle a insisté sur le fait que les procédures étaient rodées avec l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) concernant le médicament, ce qui n'est pas le cas pour le lait infantile qui a le statut d'aliment et dont le retrait a été décidé par la DGCCRF. La présidente appelle de ses vœux une protocolisation des procédures de retrait émanant de cette autorité et précise que des travaux sont en cours avec les éditeurs de logiciels pour améliorer le blocage des références faisant l'objet d'un retrait du marché. Et confirme son souhait d'une certification des officines pour « tendre vers le zéro défaut ».
Cette audition de la commission d'enquête a duré 1 h 30 et a permis aux députés d'entendre non seulement les représentants de l'Ordre des pharmaciens, mais aussi ceux des deux syndicats d'officinaux, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Le président de la commission d'enquête, Christian Hutin, précise que ce cycle d'auditions se terminera par celles du président de Lactalis et des trois ministres concernés par le sujet.
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