Le président de l’Association de pharmacie rurale (APR), Albin Dumas, ne décolère pas.
Pour lui, le projet d’ordonnance présenté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) fait entrer le réseau officinal dans une logique commerciale et non plus de santé publique. Avec à la clé, de graves conséquences sur le maillage des pharmacies. Dans un courrier adressé au directeur de la DGOS, il indique que « favoriser le commercialisme va paupériser tout le réseau d’officines de proximité, dans les villages et les quartiers des villes, ce qui sera très préjudiciable aux zones fragiles également, alors que le projet de réforme prétend les prendre en compte ». À ses yeux, ce projet est « ruralicide ».
Fermement opposée au retour du principe d’ouverture par « dérogation », l’APR dénonce également l’idée d’autorisation de création d’officine sur des critères de fréquentation, de passage ou d’activité commerciale. Pour l’association, cela prend « à revers toutes les réglementations fondées sur l’unité communale et le quota de population résidente ». « Nous n’avons jamais souhaité une modification de la loi de répartition, explique Albin Dumas. Cette loi n’a pas démérité. La dévoyer, c’est courir un grand danger. On ne touche à la loi qu’avec les mains qui tremblent. » Les dispositions envisagées sont pour lui d’autant plus incohérentes que le rapport de l’IGAS et de l’IGF ne les envisageait même pas. « Le rapport dit qu’il n’apparaît pas nécessaire de mener des actions nationales d’envergure sur le réseau », insiste le président de l’APR. Or ces mesures sont de nature à bouleverser le maillage territorial, estime-t-il.
Selon lui, il ne suffira pas de fournir des leviers de décision aux ARS pour trouver des pharmaciens prêts à se risquer dans des zones fragiles et des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) de petite taille. « Le critère le plus important, le seul apte à mesurer l'opportunité d'une installation en milieu rural, est la certitude de disposer d’une population résidente. Le pouvoir donné aux ARS de manipuler et de revenir sur ce critère entraînera une perte de confiance qui se manifestera par un surcroît de fermetures d’officines dans les zones fragiles », affirme Albin Dumas.
En ce qui concerne le projet d’autoriser les succursales, le président de l’APR se dit opposé à leur création et reste favorable au maintien de la licence plusieurs années après la fermeture de la dernière officine d’une commune, ou d’un groupe de communes, n’atteignant pas le quorum minimal de 2 500 habitants. Dans ce contexte, Albin Dumas demande à être reçu rapidement par la DGOS et entend solliciter directement la ministre de la Santé.
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