Dépistage

Le cancérologue et le soutien-gorge

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Publié le 09/05/2017

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Ils s'appellent Julian et Eva. L'un est un jeune chercheur mexicain, l'autre est un soutien-gorge high-tech encore en développement mais déjà primé. L'histoire de ces deux-là débute il y a quelques années. La mère de Julian Rios Cantu est alors atteinte d'un cancer du sein. Opérée une première fois d'une mastectomie, celle-ci rechute et subit quelques mois plus tard une seconde opération pour l'autre sein atteint. Touché par l'état de sa mère et les souffrances qu'elle endure, le jeune étudiant âgé de 18 ans décide alors de développer, avec l'aide de trois collègues, un soutien-gorge novateur qui pourrait aider les cancérologues - et les patientes - au diagnostic précoce des tumeurs mammaires. Son invention, baptisée « Eva », est équipée de 200 capteurs sensoriels. Ces derniers visent à évaluer la texture, la température et la couleur de la peau des seins. On sait en effet, par exemple, qu'une augmentation anormale de la température au niveau de la poitrine peut être le signe d’un débit sanguin plus important lié à la vascularisation des cellules cancéreuses. Les informations récoltées par les capteurs sont envoyées par Bluetooth à une application qui les analyse au moyen d'un algorithme. La propriétaire du soutien-gorge ainsi que son médecin sont informés rapidement du diagnostic. Pour le Dr Cynthia Villarreal, docteur au département d’oncologie de l’institut national de cancérologie de Mexico, ce dispositif « permettra aux femmes de détecter des anomalies qui ne sont pas nécessairement faciles à détecter lors des palpations ». Pour assurer un suivi régulier de l’état de santé de la femme qui l'utilise, le vêtement high-tech doit être porté entre 60 et 90 minutes par semaine. « Mais attention, prévient son concepteur, s'il s’agit d’une grande avancée dans le diagnostic du cancer du sein, Eva n'a pas vocation à se substituer à la mammographie qui reste le meilleur moyen de détecter une tumeur. »

Grâce au chèque de 20 000 dollars (environ 18 500 euros) reçu par le jeune Mexicain et ses collègues de la société Higia Technologies, le projet de sous-vêtement médical pourrait rapidement intégrer la garde-robe des femmes à risque de cancer du sein.

Didier Doukhan