Il n'est pas de procès plus inique que le harcèlement contre une personne isolée qui n'a fait que dire ce qu'elle pensait et se voit ensuite contrainte de s'excuser à plusieurs reprises, sans mettre un terme aux railleries et aux quolibets. C'est le cas de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, qui, dans l'affaire Mila, cette adolescente qui a jeté tous les musulmans dans le même sac en dénonçant, et avec quelle vulgarité, leur religion, a eu ce mot, "atteinte à la liberté de conscience" . Ce qui signifiait seulement une chose, à savoir qu'il ne faut jamais généraliser la crainte qu'inspire une collectivité sous le prétexte que quelques-uns de ses membres risquent de devenir, au nom de leur fanatisme, des séditieux. Chacun d'entre nous avait au moins une chance, dans la confusion actuelle des valeurs, de penser comme elle, mais, en tant que Garde des sceaux, que n'a-t-elle pas dit ! La voilà contrainte, sous les huées de la foule, de s'excuser une fois, deux fois et, la troisième fois, de le faire dans une tribune parce que, bien sûr, les paroles s'envolent et les écrits restent. Et la liberté d'expression, alors ? Elle ne vaut rien, en l'occurrence, l'essentiel étant que l'on continue à exiger sa démission. Dans ce cas, pour chaque mot publié dans cette chronique, je devrais moi-même démissionner. Bien sûr, je ne suis pas ministre et, de toute façon, si la démission est le moyen de faire taire les beuglards, alors démissionnons.
Humeur
Le moment de la confession
Publié le 13/02/2020
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Richard Liscia
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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